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15. Les Périodes Noires d’Israël

Le Livre des Juges148

Introduction

Il y a plusieurs années, je prêchais sur le Livre des Juges. Notre coutume était qu’un des hommes de notre église lise le texte des Ecritures et pour moi de prier avant mon sermon. Le texte était Juges 19. Ce texte est si triste que quelque chose arriva pour la première fois de ma carrière – ma requête de lire le texte biblique et de prier fut refusée. Remarquez, ce n’est pas arrivé qu’une seule fois ; cela arriva deux ou trois fois de plus, jusqu'à ce qu’un homme fut d’accord pour lire les Ecritures. Le dimanche matin, quand le moment fut venu de lire le passage, il dit quelque chose comme ça: « Je sais que c’est notre coutume de lire le texte et de prier, mais si cela ne vous dérange pas, j’aimerais prier avant de lire. »

Le Livre des Juges est un livre très déconcertant, et ce n’est pas non plus juste cet incident. Le Livre tout entier est pénible. Tout récemment, j’ai reçu un mail de quelqu’un concernant un autre passage. C’était un peu comme ça:

J’ai lu quelque chose dans la Bible qui me trouble vraiment, qui ébranla les fondations de ma foi. Je n’ai jamais pensé que je puisse lire que Dieu accepta un sacrifice humain. Je m’attendais à ce que Dieu allait arrêter Jephté et lui dire de ne pas sacrifier sa fille. Est-ce que c’est mentionné quelque part ailleurs dans la Bible ? Dieu approuva-t-il ? Comment est-ce que Dieu a-t-il pu permettre ça ?

L’auteur faisait référence à une autre histoire du Livre des Juges, où Jephté fit un vœu stupide:

« 30 Jephté fit un vœu à l'Eternel et dit:
   ---Si vraiment tu me donnes la victoire sur les Ammonites,

   31 je te consacrerai et je t'offrirai en holocauste la première personne qui sortira de ma maison pour venir à ma rencontre, quand je reviendrai en vainqueur de la bataille contre les Ammonites. » (Juges 11:30-31)149

Un peu plus tard dans l’histoire, nous lisons que la fille de Jephté sortit de sa maison pour venir à sa rencontre, et qu’il tint sa promesse, aussi stupide qu’elle était (Juges 11:39-40).

Le Livre des Juges décrit une période très sombre de l’histoire d’Israël, et pourtant les évènements de ce Livre arrivent très tôt après les « années d’or » de la « génération de Josué ». Ce n’est pas le genre de lecture que nous faisons pour notre plaisir, mais c’est une période importante dans l’histoire d’Israël, une période que nous avons besoin de comprendre, et de laquelle nous devrions apprendre des leçons importantes. Il est triste de dire que c’est une période qui était très similaire à nos jours, la rendant un message des plus pertinents pour nous. Ecoutons bien, et faisons attention au message que Dieu a pour nous dans ces pages difficiles.

La Structure du Livre des Juges

La structure de Livre des Juges est très simple:

Chapitres 1-3:6 Introduction à la période des Juges

Chapitres 3:7 – 16:31 Description du règne des Juges

Chapitres 17-21 Prologue: Deux histoires qui caractérisent la période des Juges

Comprendre le Livre des juges

Qu’est-ce qu’un juge ?

Quand nous arrivons à étudier le Livre des Juges, il est important que nous comprenions ce qu’un juge est, et n’est pas. A cette période en Israël, un “juge” n’était presque jamais une personne qui passait jugement sur certains cas, ou qui résolvait des disputes, bien qu’il y avait un tel rôle (voir Exode 18 ; Nombres 11). Débora avait un genre de rôle judiciaire (Juges 4:4-5), mais cela semble être plus lié à son rôle de prophétesse qu’à un des Juges d’Israël. Aucun des autres « juges » dans le Livre des Juges ne « jugea » vraiment dans le sens le plus commun du mot.

Les Juges ne furent pas un premier prototype des rois d’Israël. Les Juges étaient principalement « des libérateurs » de l’oppression des ennemis d’Israël. Quelques fois, ils agissaient indépendamment, comme le fit Samson, qui était un genre de « juge Lone Ranger ». Quelques-uns des Juges conduisirent les forces militaires d’une ou de plusieurs tribus contre leurs ennemis. Ces Juges ne menèrent pas les forces militaires du pays tout entier, mais seulement quelques-unes de ses sections. En règle générale, ils n’avaient aucune fonction administrative, qu’un roi aurait. Dieu nomma ces Juges spontanément, à cause de l’oppression d’Israël par leurs ennemis. Il n’y avait pas de succession, ni de dynastie. Normalement, les Israélites n’étaient pas opprimés tant que le juge vivait.

Le Livre des Juges et l’Alliance Avec Moïse

La clef de la compréhension du Livre des Juges est l’Alliance Mosaïque que Dieu avait conclue avec Son peuple, les Israélites. Les bénédictions et les malédictions de l’alliance Mosaïque sont d’abord établies dans Lévitique 26. Puis elles sont répétées en plus grand détails dans Deutéronome 28. Ces bénédictions sont résumées dans les versets 1 et 2:

« 1 ---Si vous écoutez attentivement la parole de l'Eternel votre Dieu et si vous obéissez à tous les commandements que je vous donne aujourd'hui, si vous les appliquez, alors l'Eternel votre Dieu vous fera devenir la première de toutes les nations de la terre[a].

  2 Si vous obéissez à l'Eternel votre Dieu, voici toutes les bénédictions dont Dieu vous comblera. » (Deutéronome 28:1-2)

Mais tout comme Dieu promit Ses bénédictions à ceux qui obéiraient Ses commandements, il y avait aussi des malédictions pour ceux qui désobéiraient:

« 15 ---Par contre, si vous n'obéissez pas à l'Eternel votre Dieu, si vous ne veillez pas à appliquer tous ses commandements et ses lois que je vous transmets moi-même aujourd'hui, voici quelles malédictions fondront sur vous:

   16 Vous serez maudits à la ville comme aux champs.

   17 La malédiction reposera sur votre corbeille à fruits et sur votre pétrin.

   18 Dieu maudira vos enfants et vos récoltes, et les portées de vos troupeaux de gros et de petit bétail.

   19 Maudits serez-vous dans vos allées et venues, au départ comme à l'arrivée. » (Deutéronome 28:15-19, voir aussi les versets 20-68)

Les derniers paroles de Josué aux Israélites répétèrent l’avertissement transmit plus tôt à Israël par Moïse:

« 9 Alors l'Eternel dépossédera en votre faveur des peuples nombreux et puissants; or, jusqu'à ce jour, personne n'a pu vous résister.

   10 Un seul d'entre vous en mettait mille en fuite, car l'Eternel votre Dieu combattait pour vous, comme il vous l'avait promis.

   11 Veillez donc sur vous-mêmes pour aimer l'Eternel votre Dieu!

   12 Car si vous vous détournez de lui et si vous vous associez au reste de ces peuples qui subsistent parmi vous, si vous vous alliez à eux par des mariages et si vous avez des relations avec eux,

   13 sachez bien que l'Eternel votre Dieu ne continuera pas à déposséder ces peuples en votre faveur. Alors ils deviendront pour vous des pièges et des filets, ils seront des fouets à vos côtés, et des épines dans vos yeux. Et vous finirez par disparaître de ce bon pays que l'Eternel votre Dieu vous a donné.

   14 Voilà que je m'en vais par le chemin que prend tout être humain. Reconnaissez de tout votre cœur et de tout votre être qu'aucune des promesses de bienfait que l'Eternel votre Dieu vous a faites n'est restée sans effet: elles se sont toutes accomplies pour vous, sans exception aucune.

   15 Eh bien, comme il a tenu toutes ses promesses de bienfaits, l'Eternel votre Dieu accomplira aussi toutes ses menaces contre vous, jusqu'à vous faire disparaître de ce bon pays qu'il vous a donné[c].

   16 Si vous violez l'alliance qu'il a établie pour vous et si vous allez rendre un culte à d'autres dieux en vous prosternant devant eux, l'Eternel se mettra en colère contre vous et vous disparaîtrez sans tarder de ce bon pays qu'il vous a donné. » (Josué 23:9-16, mon accentuation en gras)

L’Introduction du Livre des Juges: Juges 1:1 – 3:6

Dans Juges 1 et 2, nous trouvons une explication pour le déclin spirituel des Israélites. La chute d’Israël commence tôt après la mort du Josué. Quand le Livre de Josué finit, la génération de Josué meurt, alors, il appelle la génération suivante des Israélites à embrasser l’alliance que Dieu à conclue avec leurs ancêtres comme la leur. Il les appelle à décider qui ils allaient servir:

« 14 ---Maintenant donc, dit Josué, respectez l'Eternel et servez-le de façon irréprochable et avec fidélité. Rejetez les dieux auxquels vos ancêtres rendaient un culte de l'autre côté de l'Euphrate et en Egypte, et rendez un culte à l'Eternel seulement.

  15 S'il vous déplaît de servir l'Eternel, alors choisissez aujourd'hui à quels dieux vous voulez rendre un culte: ceux que vos ancêtres adoraient de l'autre côté de l'Euphrate ou ceux des Amoréens dont vous habitez le pays; quant à moi et à ma famille, nous adorerons l'Eternel. » (Josué 24:14-15, mon accentuation en gras)

En dépit de leur détermination exprimée de servir Dieu, Josué les avertit qu’ils ne pourraient pas tenir leur promesse. Ils ne pourraient simplement pas être fidèles aux normes d’un Dieu saint:

« Alors Josué dit au peuple:
   ---Vous ne serez pas capables de servir l'Eternel, car c'est un Dieu saint, un Dieu qui ne tolère aucun rival. Il ne tolérera ni vos révoltes ni vos péchés. » (Josué 24:19)

Il ne nous faut pas beaucoup de temps pour voir la vérité dans les paroles de Josué. Leurs réalisations commencent tôt dans le Livre des Juges, dans le chapitre 1. Bien que la force des Rois Cananéens fût détruite par Josué, il restait aux tribus individuelles à annihiler le reste des Cananéens du pays. Dans les chapitres 1 et 2, l’auteur fournit au lecteur une explication pour la chute de la nation, ainsi qu’une raison pour laquelle Dieu laissa les Cananéens dans le pays. Dans ces deux chapitres, nous observons la série suivante.

Numéro Un: Victoire Partielle

Les tribus de Juda et de Siméon eurent un certain succès (1:17), mais pas total (1:19). Les Benjaminites ne purent pas complètement déposséder les Yebousiens les laissant à Jérusalem:

« 19 L'Eternel lui-même était avec eux, et c'est ainsi que les hommes de Juda purent conquérir la région montagneuse. Ils ne réussirent pas à déposséder les habitants de la vallée, car ceux-ci disposaient de chars de combat bardés de fer.

   20 On attribua Hébron à Caleb, comme Moïse l'avait dit. Il en expulsa les trois descendants d'Anaq.

   21 Les descendants de Benjamin ne dépossédèrent pas les Yebousiens qui habitaient Jérusalem; ceux-ci y vivent encore aujourd'hui avec les Benjaminites. » (Juges 1:19-21)

Les hommes de Juda ne purent vaincre les gens vivant sur la plaine côtière, qui avaient les dernières technologies (charriots bardés de fer). Les hommes de Joseph firent raisonnablement bien (1:22-26). Mais le reste du chapitre 1 des Juges est l’histoire d’une victoire incomplète. Les hommes de Manassé (1:27-28), Ephraïm (1:29), Zabulon (1:30), Aser (1:31-32), Nephtali (1:33), et Dan (1:34-35) ne conquirent pas complètement et ne purent détruire les Cananéens dans leur pays. La victoire partielle sur les Cananéens voulait dire vivre avec eux, le pas suivant dans la spirale de la chute.

Numéro Deux: Coexistance avec l’Ennemi

Parce que les Israélites ne détruisirent pas complètement les Cananéens, ils durent coexister avec eux dans le pays. Dans certains cas, les Cananéens servirent d’esclaves, mais ils ne furent pas exterminés:

« 33 Les gens de Nephtali ne dépossédèrent pas les habitants de Beth-Chémech ni ceux de Beth-Anath. Ils s'installèrent au milieu des Cananéens qui habitaient le pays et ils soumirent à des corvées les habitants de ces deux villes.

   34 Les Amoréens refoulèrent les Danites dans la région montagneuse et les empêchèrent de descendre dans la vallée. » (Juges 1:33-34, mon accentuation en gras)

Numéro Trois: Coopération avec l’Ennemi

Quand une personne vit parmi un autre peuple, il devient « nécessaire » de faire des alliances et des associations officielles avec eux. Par exemple, nous trouvons que Héber le Qénien (un descendant du beau-frère de Moïse) devint un allie du roi Yabîn de Canaan (1:16 ; 4:11,17). Ce genre de coopération amena une réprimande divine:

« 1 L'ange de l'Eternel monta de Guilgal à Bokim et déclara au peuple d'Israël:
   ---Je vous ai fait sortir d'Egypte et je vous ai amenés dans le pays que j'ai solennellement promis à vos ancêtres. J'ai déclaré que je ne romprais jamais mon alliance avec vous.

  2 Et vous de même, vous ne conclurez pas d'alliance avec les habitants de ce pays et vous démolirez leurs autels. Or, vous ne m'avez pas obéi. Pourquoi avez-vous fait cela?

  3 Aussi ai-je résolu de ne pas déposséder les habitants du pays en votre faveur. Ils resteront pour vous des adversaires et leurs dieux seront un piège pour vous. » (Juges 2:1-3, mon accentuation en gras)

Officialiser les alliances avec les Cananéens devait les légitimiser ; cela devait reconnaître leur droit d’exister quand Dieu avait ordonné aux Israélites de les exterminer.

Numéro Quatre: Etre Corrompus par les Cananéens

« 6 Après que Josué eut renvoyé le peuple, les Israélites se rendirent chacun dans son patrimoine pour prendre possession du pays.

   7 Ils servirent l'Eternel pendant toute la vie de Josué et, après sa mort, tant que vécurent les responsables qui avaient vu toute l’œuvre de l'Eternel en faveur d'Israël.

   8 Josué, fils de Noun, serviteur de l'Eternel, mourut à l'âge de 110 ans.

   9 On l'enterra dans le domaine qu'il avait reçu pour propriété à Timnath-Hérès, dans la région montagneuse d'Ephraïm, au nord du mont Gaach.

   10 Tous ceux de sa génération disparurent à leur tour. Une nouvelle génération se leva, qui ne connaissait pas l'Eternel, et n'avait pas vu les œuvres qu'il avait accomplies en faveur d'Israël.

   11 Alors les Israélites firent ce que l'Eternel considère comme mal, et ils se mirent à rendre un culte aux dieux Baals.

   12 Ils abandonnèrent l'Eternel, le Dieu de leurs ancêtres qui les avait fait sortir d'Egypte, et se rallièrent à d'autres dieux, à ceux des peuples qui vivaient autour d'eux. Ils se prosternèrent devant ces dieux et irritèrent l'Eternel.

   13 Ainsi, ils abandonnèrent l'Eternel pour rendre un culte aux Baals et aux Astartés. » (Juges 2:6-13, mon accentuation en gras)

La chose dont laquelle Dieu avait si souvent et ardemment avertit les Israélites, les Israélites la firent. De simplement tolérer les Cananéens, les Israélites en vinrent à les imiter. Ils commencèrent par se marier avec eux et vénérer leurs dieux. La nation qui devait être sainte et rester séparée du mode de vie coupable des Cananéens embrassèrent les mêmes péchés qui ont amenés la colère de Dieu sur eux.

Numéro Cinq: La Discipline Divine

« 14 Alors l'Eternel se mit en colère contre les Israélites et il les abandonna aux violences de pillards qui les dépouillèrent; il les livra au pouvoir de leurs ennemis d'alentour, de sorte qu'ils ne furent plus capables de leur résister.

   15 Chaque fois qu'ils entreprenaient une campagne, l'Eternel intervenait contre eux pour leur malheur, comme il le leur avait déclaré, et même annoncé par serment. Ainsi ils furent réduits à la plus grande détresse. » (Juges 2:14-15)

Les malédictions de l’Alliance Mosaïque étaient maintenant exécutées contre le pays Israël. Les Israélites souffriraient maintenant une défaite militaire des mains (ou épées) de leurs ennemis. Dieu cesserait de faire pleuvoir pour leurs récoltes, et leurs troupeaux ne prospèreraient ou ne se reproduiraient plus. Ce que Dieu avait prévenu Il ferait, maintenant commença à arriver.

Numéro Six: La D2livrance Divine

« 16 Alors l'Eternel leur suscita des chefs qui les délivrèrent des pillards.

   17 Mais les Israélites n'obéirent pas non plus à ces chefs, ils se prostituaient avec d'autres dieux et se prosternaient devant eux. Ils s'écartèrent très vite du chemin qu'avaient suivi leurs ancêtres qui obéissaient aux commandements de l'Eternel; ils ne suivirent pas leur exemple. » (Juges 2:16-17, mon accentuation en gras)

En réponse à leur souffrance, les Israélites crièrent à Dieu pour les délivrer. Dieu, dans Sa grâce, fournit un libérateur, un juge, qui les délivrerait de l’oppression de leurs ennemis. Cette libération durait normalement tant que le libérateur était vivant.

Numéro Sept: Avancant dans l’Apostasie

« 19 Mais après la mort du chef, le peuple recommençait à se corrompre encore plus que les générations précédentes, en se ralliant à d'autres dieux pour leur rendre un culte et se prosterner devant eux; ils refusaient d'abandonner leurs pratiques et s'obstinaient dans leur conduite. » (Juges 2:19, mon accentuation en gras)

Quelqu’un espèrerait certainement qu’après un cycle douloureux de péchés, de jugement, et de soulagement, les Israélites auraient appris leur leçon et vivraient selon les commandements de Dieu. Ce ne fut pas le cas du tout. Après la mort de leur libérateur, les Israélites retournèrent vers leurs mauvaises habitudes. Ils n’ont pas seulement repris où ils avaient arrêtés ; ils devinrent encore plus diaboliques qu’avant. Leurs péchés s’aggravèrent. Les choses allèrent de mal en pis.

Laissés Derrière: Une Déclaration à But Divin (Juges 2:20–3:6)

« 20 L'Eternel se mit donc en colère contre Israël et déclara:
   ---Puisque ce peuple a violé l'alliance que j'avais conclue avec leurs ancêtres et qu'il ne m'écoute pas,

  21 désormais, je ne déposséderai plus devant eux une seule des nations qui subsistaient dans le pays à la mort de Josué.

  22 Elles me serviront à éprouver les Israélites pour voir si oui ou non ils suivent la voie que je leur ai prescrite et m'obéissent comme l'ont fait leurs ancêtres.

  23 L'Eternel laissa donc subsister, sans se presser de les déposséder, ces nations qu'il n'avait pas livrées au pouvoir de Josué.

1 Voici quelles nations l'Eternel laissa subsister pour mettre à l'épreuve les Israélites qui n'avaient pas participé aux guerres pour la conquête de Canaan.

  2 Il voulait que les nouvelles générations d'Israélites, qui n'avaient pas connu la guerre, apprennent ce qu'est la guerre.

  3 L'Eternel laissa donc dans le pays les cinq principautés philistines, tous les Cananéens et les Sidoniens, les Héviens qui habitaient la chaîne du Liban depuis la montagne de Baal-Hermon jusqu'à Lebo-Hamath.

  4 Ces nations servirent à éprouver les Israélites pour savoir s'ils obéiraient aux commandements que l'Eternel avait donnés à leurs ancêtres par Moïse.

  5 Ainsi les Israélites habitèrent au milieu des Cananéens, des Hittites, des Amoréens, des Phéréziens, des Héviens et des Yebousiens.

  6 Ils épousèrent leurs filles, donnèrent leurs propres filles à leurs fils et adorèrent leurs dieux. » (Juges 2:20–3:6)

Nous aurions tort de penser que Josué détruisit l’opposition cananéenne, puis laissa les opérations de « nettoyage » aux tribus individuelles. Comme nous le voyons dans les versets ci-dessus et du texte ci-dessous, Dieu avait un but pour laisser les Cananéens dans le pays:

« 20 De plus, il enverra contre eux les frelons pour faire périr les rescapés qui se seraient cachés pour t'échapper.

   21 Ne tremble pas devant eux, car l'Eternel ton Dieu qui est au milieu de toi est un Dieu grand et redoutable.

   22 C'est seulement petit à petit que l'Eternel ton Dieu chassera ces nations devant toi, tu ne pourras pas les éliminer d'un seul coup, sinon les bêtes sauvages se multiplieraient dangereusement chez toi.

   23 L'Eternel ton Dieu livrera ces peuples en ton pouvoir et les mettra en déroute, jusqu'à leur destruction totale.

   24 Il te livrera leurs rois, et tu feras disparaître leur nom de dessous le ciel; personne ne pourra te résister: tu les extermineras tous. » (Deutéronome 7:20-24, mon accentuation en gras)

Moïse dit aux Israélites que Dieu enlèverait les Cananéens petit à petit, parce qu’autrement les animaux sauvages envahiraient le pays. Je prends cela voulant dire que la population n’aurait pas été suffisante pour « dominer » ce pays, et ainsi il serait envahi par les animaux sauvages. Comme la population grandissait, les Israélites chasseraient les Cananéens, contrôlant ainsi le pays tout entier. Jusqu'à ce que cela arrive, les Cananéens seraient permis de rester.

Pourtant dans Juges 2, nous sommes donnés une autre raison pour laquelle Dieu laissa les Cananéens dans le pays pour quelques temps. C’était pour tester et éduquer Israël. Les Cananéens testeraient l’engagement d’Israël d’exécuter toutes les exigences de la loi de Dieu. Est-ce que les Israélites pourraient finir le travail que Josué avait si bien commencé ? Et est-ce que les Israélites resteraient séparés des Cananéens en ne prenant pas leurs femmes en mariage ou en ne vénérant pas leurs dieux ? Les Cananéens furent aussi laissés derrière pour instruire aux générations suivantes d’Israélites comment conduire une guerre sainte (3:2). Dieu ne voulait pas que les Israélites deviennent « mous ». Ils avaient besoin de devenir fort, pour qu’ils puissent défendre leurs frontières des nations environnantes. Les Cananéens faisaient partis d’une partie du programme d’entrainement et de tests.

La première génération d’Israélites fut testée par Dieu dans le désert, comme Moïse leur rappela:

« 1 ---Vous vous appliquerez à obéir à tous les commandements que je vous donne aujourd'hui, afin que vous viviez, que vous deveniez nombreux et que vous puissiez entrer dans le pays que l'Eternel a promis par serment à vos ancêtres et en prendre possession.

  2 N'oublie jamais tout le chemin que l'Eternel ton Dieu t'a fait parcourir pendant ces quarante ans dans le désert afin de te faire connaître la pauvreté pour t'éprouver. Il a agi ainsi pour découvrir tes véritables dispositions intérieures et savoir si tu allais, ou non, obéir à ses commandements.

  3 Oui, il t'a fait connaître la pauvreté et la faim, et il t'a nourri avec cette manne que tu ne connaissais pas et que tes ancêtres n'avaient pas connue. De cette manière, il voulait t'apprendre que l'homme ne vit pas seulement de pain, mais aussi de toute parole prononcée par l'Eternel.

  4 Le vêtement que tu portais ne s'est pas usé sur toi et tes pieds ne se sont pas enflés pendant ces quarante ans. » (Deutéronome 8:1-4, mon accentuation en gras)

Les Israélites ratèrent ces tests. Ils murmuraient et se plaignaient constamment à chaque fois qu’ils manquaient de quelque chose dont ils avaient besoin, ou qu’ils voulaient (comme de la viande). Ils étaient menés par leurs appétits charnels et non pas par un engagement de croire et d’obéir à Dieu en observant Ses commandements (voir 1 Corinthiens 10:1-13).

Cette génération échoua aussi à passer le test des Cananéens qui furent « laissés derrière ». Au lieu de rester séparés d’eux et de les chasser tous du pays, ils commencèrent à les marier et à vénérer leurs dieux (3:5-6). Et à cause de ça, Dieu laissa ces nations dans le pays pour discipliner les Israélites pour leur désobéissance.

Etudes de Quatre Cas: Débora et Baraq, Gédéon, Jephté, et Samson

L’auteur des Juges parle de la libération d’Israël par plus d’une douzaine de gens. Nous ne savons presque rien de six juges: Chamgar (3:31), Tola (10:1-2), Yaîr (10:3-5), Ibtsân (12:8-10), Elôn (12:11-12), et Abdôn (12:13-15). Les juges les plus importants dans le Livre sont Débora (et Baraq – chapitres 4 et 5), Gédéon (chapitres 6-8), Jephté (10:6 – 12: 7), et Samson (chapitres 13-16). Je me concentrerais donc sur ces quatre Juges, parce qu’ils réçurent des places de premier plan dans ce Livre.

Débora et Baraq (Juges 4-1 – 5:31)

Israël était opprimé par le roi Yabîn de Canaan, assisté par Sisera, le commandant de ses forces armées. Quand les Israélites implorèrent de l’aide, Dieu nomma Débora, la prophétesse (Juges 4:4). Les paroles de Débora à Baraq sont des plus intéressantes et instructives:

« 6 Un jour, elle envoya chercher Baraq, fils d'Abinoam, de Qédech en Nephtali, et lui dit:
   ---Voici ce que t'ordonne l'Eternel, le Dieu d'Israël: «Va recruter dix mille hommes dans les tribus de Nephtali et de Zabulon et conduis-les sur le mont Thabor. » (Juges 4:6)

La Bible NET transcrit la première partie de ce verset comme une question, tout comme la version King James ainsi que la version du New King James, et quelques autres. Il est possible, bien sur, que ce soit simplement un ordre. Mais une remarque dans la marge de la New American Standard Bible indique que cela puisse, en fait, être une question. Si cela doit être comprit comme la Bible NET l’a transcrit, alors le lecteur a l’impression que les mots d’instruction de Débora ne sont pas les premiers que Baraq ait entendus. Le lecteur pourrait facilement avoir l’impression que Dieu avait déjà ordonné Baraq de faire ce que Débora lui demanda. Cela soulignerait la peur et l’insécurité de Baraq, une peur qui lui provoqua de refuser d’attaquer Sisera et son armée à moins que Débora ne l’accompagne.

Dans un sens, Baraq a le droit de s’inquiéter. L’armée du roi Yabîn, sous le commandement de Sisera, a 900 chariots bardés de fer (Juges 4:13 ; voir aussi 1:19). La foi de Baraq était certainement faible. Bien qu’il fût ordonné d’attaquer les forces de Sisera par une prophétesse, Baraq ne voulait pas le faire seul. Ce n’était pas parce qu’il manquait de respect pour Débora, parce qu’il insista qu’il n’irait seulement à la guerre que si Débora allait avec lui. Elle n’était qu’une femme, pas un soldat, une épouse et mère, pas un génie militaire. Débora consentit à aller avec lui, mais indiqua que la victoire ne lui amènerait pas la gloire:

« 8 Baraq répondit à Débora:
   ---Si tu m'accompagnes, j'irai; mais si tu ne viens pas avec moi, je n'irai pas.

   9 ---Soit, lui répondit-elle, j'irai avec toi; mais sache que ce n'est pas à toi que reviendra l'honneur de l'expédition que tu vas entreprendre, car c'est entre les mains d'une femme que l'Eternel livrera Sisera.
   Débora se mit donc en route pour se rendre avec Baraq à Qédech. » (Juges 4:8-9)

Baraq va chez Yaël150

Barak et ses forces vainquirent l’ennemi, qui furent tous tués, excepté pour Sisera, qui s’enfuit à pied. Il courut jusqu'à ce qu’il soit complètement épuisé, puis il chercha refuge à la maison d’Héber le Qéniens, qui avait fait un traité avec le roi Yabîn que Sisera servait. Cependant, Héber n’était pas à la maison, seule sa femme, Yaël, l’était. Son allégeance était à juste titre avec le peuple de Dieu et non pas avec ce roi Cananéen et son commandant en chef.

Yaël reçut Sisera terrifié et épuisé dans sa tente. Il demande de l’eau, mais elle lui donne du lait chaud. Elle lui assure qu’il est en sécurité, puis le couvre d’une couverture pour qu’il puisse se reposer. Quand il s’endormit, Yaël s’agenouille près de lui avec un piquet de sa tente et un marteau, et lui transperça le crane, le tuant instantanément. Quand Baraq arriva, Yaël lui montra son trophée mort dans sa tente. Ce jour-là, le roi Yabîn fut humilié, ainsi que Baraq, parce que la victoire était vraiment due à deux femmes: Débora et Yaël.

Le cantique dans Juges 5 parle de Débora, Baraq, et Yaël et de la part qu’ils jouèrent dans cette victoire. Il honore aussi Dieu, qui était la vraie source de la victoire. On nous dit d’une façon poétique que Dieu utilisa toute la nature pour amener la défaite aux ennemis d’Israël:

« 4 O Eternel, lorsque tu sortis de Séir,
      lorsque tu t'avanças depuis les champs d'Edom,
      la terre se mit à trembler et le ciel se fondit en eau:
      les nuées déversèrent une pluie abondante.

   5 Devant toi, Eternel, les montagnes ont vacillé, devant le Dieu du Sinaï,
      oui, devant l'Eternel, Dieu d'Israël. » (Juges 5:4-5)

« 20 Dans le ciel, même les étoiles ont pris part au combat;
      du haut de leurs orbites, elles combattaient Sisera.

   21 Le torrent de Qichôn les a tous balayés,
      le torrent de Qichôn, celui des temps anciens.
      Marchons avec hardiesse! » (Juges 5:20-21)

Ce qui est de grand intérêt est que ce cantique souligne qui a participa ou ne participa pas à la bataille:

« 14 Ceux qui ont vaincu Amalec sont sortis d'Ephraïm.
      Benjamin t'a suivi, il est parmi tes troupes.
      De Makir sont venus ceux qui ont commandé,
      et de Zabulon ceux qui tiennent le bâton de commandement.

   15 Les princes d'Issacar ont rejoint Débora,
      et toute sa tribu sur les pas de Baraq
      s'est précipitée dans la plaine.
      Dans les rangs de Ruben, on a délibéré
      et discuté sans fin.

   16 Pourquoi es-tu resté au milieu des enclos,
      écoutant bêler les troupeaux?
      Dans les rangs de Ruben, on a délibéré
      et discuté sans fin!

   17 Galaad est resté au-delà du Jourdain,
      et Dan n'a pas bougé d'auprès de ses vaisseaux.
      Aser est demeuré près du bord de la mer
      et il s'est cantonné auprès des ports paisibles.

   18 Zabulon est un peuple qui a bravé la mort,
      et Nephtali aussi,
      sur les hauteurs, dans la campagne. » (Juges 5:14-18)

« 23 L'ange de l'Eternel dit: Maudissez Méroz;
      maudissez, maudissez ses habitants:
      ils ne sont pas venus prêter main forte à l'Eternel,
      prêter main forte à l'Eternel au milieu de ses braves. » (Juges 5:23)

Ayant dit que Débora, Baraq, et Yaël étaient mentionnés dans ce cantique, ce n’est pas Baraq qui est le grand héro de cette bataille, mais plutôt Yaël. Elle est celle dont les actions sont le plus soulignées. L’honneur va à Débora et à Yaël quand il aurait pu (et aurait dû) aller à Baraq. Néanmoins, Dieu donna la paix au pays pour 40 ans.

Voilà une victoire qui est moins qu’une victoire complète. C’est une victoire sur les oppresseurs d’Israël, une victoire que Dieu donna à Israël sur un ennemi puissant. C’est une victoire qui est à la fois douce et aigre. Pendant que quelques tribus ont relevé le challenge et combattirent avec et pour leurs frères, d’autres détournèrent simplement leur regard à leur grande honte. C’est pratiquement le mieux que ça sera dans le Livre des Juges et cela va devenir bientôt bien plus mal.

Gédéon, Homme Puissant de Valeur (Juges 6-8)

Une fois encore les Israélites sont coupables de pratiquer ce qui est mal à la vue de Dieu. Cette fois Dieu utilise les Madianites comme le bâton de réprimande. Alors, les Israélites implorent Dieu de les libérer, et Dieu leur envoya un homme nomme Gédéon. Un ange vint à Gédéon pendant qu’il était en train de battre le blé dans un pressoir à raisin (6:11). Normalement, une personne battrait le blé sur un terrain élevé où le vent emmènerait la paille. Gédéon ne pouvait pas faire ça parce qu’il serait alors en pleine vue des Madianites, qui viendrait voler le grain.

Je vois un gars apeuré battant son blé, regardant furtivement pour tous signes des Madianites. Cela semble certainement ironique qu’un ange vienne à Gédéon avec les mots,

« 12 L'ange de l'Eternel lui apparut et dit:
   ---L'Eternel est avec toi, vaillant guerrier! » (6:12)

J’ai pensé que l’ange a dû avoir des difficultés à garder un visage sérieux sans éclater de rire. Maintenant, je vois ces mots comme prophétiques. L’ange parla à Gédéon, pas comme il était à ce moment-la, mais selon ce qu’il serait dans l’avenir. Et de peur de trouver cela difficile à comprendre, c’est quelque chose comme la Parole de Dieu nous appelant « saints ». Ce que nous pourrions être (effectivement, nous le sommes), mais pas dû à aucune « sainteté » de notre part.

La réponse de Gédéon fut de demander à Dieu où Il était au milieu de la souffrance de Son peuple:

« 13 Gédéon lui répondit:
   ---De grâce, mon seigneur, si l'Eternel est avec nous, pourquoi tant de malheurs s'abattent-ils sur nous? Où sont donc tous ces prodiges que nos pères nous ont racontés en nous disant que l'Eternel nous a fait sortir d'Egypte? En réalité, l'Eternel nous a abandonnés et nous a livrés au pouvoir des Madianites. » (Juges 6:13)

La réponse de Dieu ne fut pas celle que Gédéon attendait ou voulait ! Dieu informa Gédéon qu’il amènerait maintenant la délivrance à Son peuple, à travers lui.

« 14 Alors l'Eternel se tourna vers lui et dit:
   ---Va avec cette force que tu as, et délivre Israël des Madianites. N'est-ce pas moi qui t'envoie? » (Juges 6:14)

Gédéon voulait l’assurance que c’était vraiment Dieu qui lui parlait. Il demande un signe (6:17) et l’obtient – l’ange enflamma l’offrande de Gédéon. En réponse, Gédéon construit un autel là pour le Seigneur.

Il semble que Dieu donna à Gédéon quelque heure pour réfléchir à ce qui venait d’arriver avant que l’ange revienne avec un autre challenge pour sa foi. (Jusqu'à maintenant, Dieu avait seulement dit d’une façon générale que Gédéon devrait délivrer son peuple).

Construire ce premier autel était un « petit pas » de foi pour Gédéon, mais maintenant Dieu demanda une plus grande foi et obéissance. Cette nuit même le Seigneur instruisit Gédéon de détruire l’autel de Baal et le poteau sacré que son Père avait érigés. Gédéon devait alors construire un autel pour le Seigneur à sa place et offrir un sacrifice. Il obéit, mais plus tard dans la nuit dans l’obscurité. Ce ne fut pas avant le matin que les hommes de la ville découvrirent ce qui était arrivé pendant la nuit et qui l’avait fait. Ils demandèrent que le Père de Gédéon mette son fils à mort, mais son Père refusa, insistant que Baal devait être assez puissant pour protéger ses propres intérêts. Bonne logique !

C’est une chose extraordinaire, n’est-ce pas, que le peuple de cette ville était impatient de voir Gédéon mis à mort pour sa vénération du Dieu d’Israël, et pour blasphémer Baal ? Ils auraient dû mettre le Père de Gédéon à mort pour construire un autel pour un dieu païen. A quelle vitesse les Israélites avaient chuté des « jours d’or » de la génération de Josué.

Ensuite, Dieu ordonna à Gédéon de déclarer la guerre aux nations orientales (6:33). Rendu courageux par l’Esprit de Dieu, Gédéon sonna une trompette, ordonna aux tribus des alentours de le suivre (6:34-35). Gédéon sentit le besoin d’une autre confirmation, et il requit deux signes. C’est le fameux signe de la toison de Gédéon. Premièrement, la toison devait être mouillée, mais le sol devait rester sec. Puis la toison devait être sèche, mais le sol autour devait être mouillé. Dieu accorda les deux requêtes et Gédéon est maintenant disposé à aller à la guerre.

Cependant, Dieu n’était pas encore prêt. Trente deux milles Israélites arrivèrent pour la bataille, et ce fut pour faire face à une armée de bien plus de 100 000 hommes (voir 8:10). Dieu savait qu’une armée de la taille d’Israël serait tentée de se créditer de la victoire. Alors, Il ordonna à Gédéon de renvoyer tous ceux qui avaient peur, deux-tiers de ses hommes. Même les 10 000 hommes qui restaient était toujours un nombre trop grand pour Dieu, alors Il diminua finalement les soldats israélites jusqu'à ce qui ne resta simplement que 300 hommes. Dieu savait que Gédéon aurait besoin d’un autre signe, alors, Il l’invita à aller au camp Madianite. Là, Gédéon entendit un soldat parler avec un autre, révélant la peur que les Madianites avaient de Gédéon et de son armée. Ce fut aussi encourageant pour Gédéon que Rahab le fut pour les deux espions, et les Israélites (voir Josué 2:8-11, 23-24).

La victoire initiale de Gédéon et de ses 300 hommes est une histoire extraordinaire. Il divisa ses 300 hommes en 3 groupes de 100 hommes. Il donna à chaque homme un cor et une cruche vide avec une torche à l’intérieur. Les 3 groupes encerclèrent le camp ennemi. Le texte nous donne à ce point un détail très spécifique:

« Peu avant minuit, Gédéon et les cent hommes de son groupe arrivèrent aux abords du camp. On venait juste de remplacer les sentinelles. Soudain, ils sonnèrent du cor et cassèrent les cruches qu'ils tenaient à la main. » (Juges 7:19, mon accentuation en gras)

Pourquoi nous dit-on que cela arriva au milieu de la nuit et que les sentinelles venaient juste d’être relevées ? Il était apparemment 22:00 heures. Puisque les gardes avaient juste été changés, les nouvelles sentinelles venaient juste de prendre leurs postes, et les autres gardes seraient en train de retourner à leurs tentes. En d’autres mots, ce fut le moment précis durant l’heure de nuit où il y aurait le plus grand nombre de soldats madianites éveillés dans le camp. C’est ma théorie151 que si les soldats israélites avaient des épées, ils ne les avaient pas en main. Comment pourraient-ils, tenant une cruche dans une main et un cor dans l’autre ? Après avoir sonné leurs cors, ils brisèrent les cruches, exposant les torches. Les Madianites paniquèrent et commencèrent à se tuer les uns les autres. Comment cela a-t-il pu arriver ? C’est mon avis que les cors surprirent l’armée déjà paniquée (7:20-21) et que la lumière les aveugla. Leurs yeux étaient accoutumés à l’obscurité, et ces lumières les aveugla, comme une biche dans les phares d’une voiture. Ils crurent qu’ils étaient attaqués, et ne pouvant voir très bien, ils commencèrent à embrocher tout ce qui bougeait. Les seuls qui se tenaient près d’eux étaient leurs camarades madianites. Les 300 soldats Israélites se tenaient à l’extérieur du camp, bien à l’écart des épées. Le plus les Madianites paniquaient (et étaient embrochés par leurs camarades-soldats), le plus ils combattaient – les uns avec les autres. La fin résulta en les Madianites se massacrant alors que les Israélites les observèrent stupéfaits à la lumière de leurs torches. Réalisant qu’ils se détruisaient (bien qu’ils ne savaient pas qu’ils se tuaient), les Madianites cherchèrent à s’échapper dans la nuit. Cela voulait dire qu’ils n’avaient pas toutes leurs armes et leurs réserves, les abandonnant pour Gédéon et ses hommes. Cela n’est peut-être pas arrivé précisément comme ça, mais je m’avancerais à dire que c’était probablement arrivé comme ça.

Il était temps maintenant pour leurs camarades Israélites de les joindre et de finir cette bataille:

« 23 Les hommes d'Israël se rassemblèrent, ceux des tribus de Nephtali, d'Aser et de tout Manassé s'unirent et se lancèrent à la poursuite des Madianites. » (Juges 7:23)

Cependant, les hommes d’Ephraïm furent indignés. Ils protestèrent qu’ils avaient été ordonnés très tard dans le conflit (7:24 – 8:1). Ce fut la réponse prudente et calme de Gédéon qui les apaisa (8:2-3). Ce ne fut que la première des réponses hostiles des hommes d’Ephraïm. Cependant, il y en eut d’autres hommes, qui ne collaboreraient pas du tout:

« 4 ---Lorsqu'il atteignit le Jourdain, Gédéon le traversa avec les trois cents hommes qui l'accompagnaient. Malgré leur fatigue, ils continuaient à poursuivre l'ennemi.

  5 Arrivés à la ville de Soukkoth, Gédéon dit à ses habitants:
   ---Donnez, je vous prie, des miches de pain aux hommes qui m'accompagnent, car ils sont épuisés et je suis à la poursuite des deux rois madianites Zébah et Tsalmounna.

  6 Mais les chefs de Soukkoth lui répondirent:
   ---Tiens-tu déjà Zébah et Tsalmounna en ton pouvoir pour que nous donnions du pain à ta troupe?

  7 ---Eh bien, riposta Gédéon, quand l'Eternel aura livré Zébah et Tsalmounna en mon pouvoir, je vous fouetterai avec des chardons et des épines du désert!

  8 De là, Gédéon se rendit à Penouél où il adressa la même demande aux habitants. Il reçut la même réponse qu'à Soukkoth

  9 et déclara aux gens de Penouél:
   ---Quand je repasserai, une fois le combat terminé, je démolirai cette tour. » (Juges 8:4-9)

Soukkoth et Penouél étaient deux villes israélites dans le territoire de Gad sur la côte est du Jourdain. Ainsi, une fois encore, certains Israélites n’étaient pas disposés à aider leurs frères qui étaient dans le besoin. L’unité entre les tribus d’Israël que nous voyons dans le Livre de Josué s’érode rapidement dans le Livre des Juges.

Après que Gédéon ait mit ses ennemis à la déroute, il retourna à Soukkoth et Pénouél, où il punit leurs chefs et les exécuta. Il détruisit aussi la tour de Pénouél. Gédéon tua les deux Rois ennemis, Zébah et Tsalmounna, et pris les ornements qui étaient aux cous de leurs animaux.

Les hommes d’Israël étaient si contents avec la direction de Gédéon qu’ils voulaient en faire leur roi, une offre que Gédéon refusa sagement. La triste nouvelle est que Gédéon profita de leur gratitude. Il leur demanda une partie du butin de guerre qu’ils avaient pris des Madianites. Ils la donnèrent volontiers à Gédéon, mais de ce butin Gédéon fit un éphod qu’il garda dans sa ville natale, et cet éphod devint un objet de vénération. De cette façon, le grand libérateur d’Israël devint un obstacle pour ses compatriotes israélites, leur causant de retomber dans l’idolâtrie qui amènerait le prochain cycle de discipline divine.

Jephté (Juges 10:6 – 12:7)

Passant au dessus d’un certains nombres de juges, nous arrivons à Jephté, une des grandes énigmes du Livre des Juges. Contrairement à Gédéon tôt dans sa vie, Jephté était un valeureux militaire. Il était aussi le fils d’une prostituée (11:1). Quand le demi-frère de Jephté grandit, ils le forcèrent de quitter sa famille, mais quand les Ammonites commencèrent à les opprimer, le peuple de Galaad lui conseilla vivement de revenir comme leur chef (11:15-16). Jephté dut d’accord, à condition qu’ils adresseraient ses doléances avec sa famille et les autres à Galaad. Puis, Jephté commença à négocier avec le roi ammonite. Nous n’aurons pas le temps d’étudier ce texte, mais l’échange entre Jephté et le roi ammonite est un excellent résumé de la lutte pour le pays d’Israël comme il est aujourd’hui (voir 11:12-28).

Quand les négociations échouèrent, Jephté conduisit les Israélites contre les Ammonites. Avant d’aller au combat, Jephté fit un stupide vœu:

« 30 Jephté fit un vœu à l'Eternel et dit:
   ---Si vraiment tu me donnes la victoire sur les Ammonites,

   31 je te consacrerai et je t'offrirai en holocauste la première personne qui sortira de ma maison pour venir à ma rencontre, quand je reviendrai en vainqueur de la bataille contre les Ammonites. » (Juges 11:30-31)

Jephté et son armée battirent les Ammonites, et quand ils retournèrent chez eux, sa fille courut pour l’accueillir. Par conséquent, Jephté réalisa son vœu imprudent concernant sa fille. Parce qu’il est si difficile de croire que ce père pourrait sacrifier sa fille, d’autres explications ont été suggérées, mais aucune ne laisse une personne avec une bonne impression à propos de ce père ou de son vœu.

Une fois encore, nous lisons d’une guerre avec les gens d’Ephraïm (8:1-3). Ils semblaient avoir été querelleurs. Ils se disputaient avec Jephté parce qu’il ne les avait pas appelés à participer à la bataille (pour qu’ils puissent partager la gloire ?). Le résultat final de ce conflit fut la guerre entre les forces de Jephté et les hommes d’Ephraïm (12:1-7). Les choses allèrent de mal en pis. Au début, les Israélites combattirent ensemble, contre de ennemis communs. Maintenant, ils luttaient entre eux.

Samson (Juges 13-16)

Comme avec Gédéon, beaucoup d’attention est portée sur Samson dans le Livre des Juges. Il est une figure spécialement importante. Tout d’abord, Samson est le dernier juge du Livre des Juges. Deuxièmement, Samson est une figure tragique, un homme totalement asservit par la chair. Troisièmement, Samson est une image du pays Israël. Je suis particulièrement endetté pour les commentaires d’Albert H. Baylis, dans son bon livre, From Creation to the Cross152:

Alors que Jephté libère Israël à l’est du Jourdain, Samson devient un juge à l’ouest (chapitres 13-16). L’auteur passe plus de temps sur Samson que sur aucun autre juge. Il fut choisi pour être juge avant sa naissance, alors ses débuts rivalisent avec ceux de Samuel, Jérémie, et Jean le Baptiste. Beaucoup devrait être certainement attendu de cet homme. Mais il est tristement décevant. Il néglige régulièrement la loi, se marie avec les philistines, et a recours à son pouvoir pour réaliser des actes de violence imprévus.

Pourquoi passer tant de temps sur l’échec de Samson ? Parce qu’il est l’apothéose du message du Livre des Juges. Sa vie correspond à celle même du pays. Samson, comme Israël, avait une vocation spéciale mais l’a désertée pour poursuivre ses propres désirs. Son pouvoir, bien que grand et conféré par Yahwé, n’a pas tenu ses promesses parce que sa vie fut marquée par l’infidélité à Yahwé et son mariage consanguin avec les nations du pays.

Je ne suis pas d’accord avec quelques-uns des commentaires de Baylis,153 mais je suis certainement d’accord avec ses pensées principales ici. Samson était le « fond de la barrique » en ce qui concerne être le libérateur d’Israël, et une personne devait être vraiment corrompue pour gagner cette honneur. Alors que d’autres libérateurs surmontèrent leurs débuts, Samson n’aurait pas pu être plus privilégié. Sa naissance et son ministère furent annoncés à l’avance d’une façon qui le met au niveau de Jean le Baptiste. Ses parents étaient des disciples fidèles et engagés pour Dieu. Ils étaient assidus à rechercher les conseils de Dieu en ce qui concernait comment ils devraient élever ce fils, et ils les suivaient aussi bien que possible. Ils élevèrent Samson comme un homme consacré, et pourtant il sembla mépriser son droit de naissance spirituel. Le seul indice de toute repentance et d’obéissance de sa part vint dans les derniers moments de sa vie. Effectivement, il était une figure dramatique.

Les faiblesses dans le caractère de Samson sont apparentes dans sa première romance avec une femme philistine dans le chapitre 14. Ici était une femme dont la seule qualité était son apparence, et c’était suffisant pour Samson. Samson fit des erreurs à chaque tournant, de manger du miel de la carcasse d’un lion mort à ne pas tenir compte des conseils de ses parents en ce qui concerne choisir son épouse. La future épouse dupa Samson à lui révéler le secret (la réponse à la devinette), parce qu’elle avait peur de ceux qui la menaçait si elle ne leur révélait pas l’information (14:15-17). Quand Samson réalisa qu’elle l’avait dupée, sous l’emprise de sa colère il frappa les Philistins. Il ne les détruisit pas au nom de ses compatriotes israélites, mais plutôt pour venger sa fierté blessée. Quand cette femme fut donnée à son témoin en mariage, Samson sous l’emprise de la colère les frappa à nouveau. Il était complètement égoïste. Quelle chose terrible de voir une personne rendue si puissante par l’Esprit de Dieu, et pourtant si dominée par la chair.

Quelqu’un pourrait espérer que Samson apprit sa leçon de ce premier désastre pour acquérir une épouse des Philistins, mais quand il rencontre Dalila, il répète sa folie à un degré qu’il est à nouveau amadoué à révéler à une femme étrangère ses secrets intimes (la source de son pouvoir). Cela amène à la captivité et la cécité de Samson. C’est seulement après que ses cheveux poussèrent et qu’il implora Dieu de lui rendre sa force qu’il fut capable de se venger en faisant écrouler le temple où il était exhibé.

Epilogue: L’Histoire des Deux Lévites (Juges 17-21)

Les derniers chapitres de Juges sont un épilogue. Au lieu de se concentrer sur les péchés du peuple, ou des Juges qui les délivrèrent, les cinq derniers chapitres examinent les vies de deux Lévites. Qu’est-ce qui arrive aux chefs religieux de la nation ? Nous allons voir que la direction religieuse ne tenait pas la nation responsable pour son péché, mais au lieu de ça, se complaisait dans les pistes brûlantes de conduite pécheresse. L’aspirateur spirituel auquel je fais allusion était impliqué dans les premiers chapitres des Juges. Dans les Juges 2:1-4, c’est un « ange » qui réprimande le pays pour ses péchés. A nouveau dans 2:20-32, Dieu parle. Seulement la prophétesse Débora (4:4) et un prophète non nommé (6:7-10) semblent avoir parlé pour Dieu dans le Livre des Juges. Où sont les prêtres ou les prophètes ? N’y a-t-il aucun homme qui défendra Dieu ? Apparemment non ! Comme Paul le dira plus tard,

« 19 J'espère, en comptant sur le Seigneur Jésus, vous envoyer bientôt Timothée pour être moi-même encouragé par les nouvelles qu'il me donnera de vous.

  20 Il n'y a personne ici, en dehors de lui, pour partager mes sentiments et se soucier sincèrement de ce qui vous concerne.

  21 Car tous ne s'intéressent qu'à leurs propres affaires et non à la cause de Jésus-Christ. » (Philippiens 2:19-21)

Les deux Lévites dans notre texte sont des hommes qui ne cherchent pas les intérêts de Dieu, ou les intérêts des autres, mais les leurs.

Des Prêtres Sans Emplois à Louer au Plus Offrant (Juges 17-18)

Quelle histoire incroyable. Le jeune prêtre, un lévite de Bethléhem, n’est jamais nommé, mais son patron – Mika – l’est. Mika était dans la région montagneuse d’Ephraïm. Il avait volé de l’argent de sa mère et l’avait entendu prononcer une malédiction sur le voleur. Il sembla avoir peur que la malédiction le pousserait à confesser. En réponse, sa mère prononça une bénédiction sur lui, puis dédia une partie de l’argent « pour le Seigneur » pour le bénéfice de son fils. Puis elle engagea un orfèvre pour faire une idole. Un endroit de culte fut construit dans la maison de Mika. Mika créa alors une collection d’idoles, incluant un éphod, et engage un de ses fils comme prêtre.

Il y avait un jeune Lévite qui habitait temporairement à Bethléhem, parmi le peuple de Juda. J’ai l’impression qu’il était sans emploi. (Avec le collapse spirituel de la nation, qu’est-ce qu’un prêtre pouvait faire ? Il serait comme un directeur de pompes funèbres dans un monde sans mort). Le jeune Lévite déménagea à la recherche d’un autre endroit pour vivre, et arriva dans la région montagneuse d’Ephraïm. Là, il trouva la maison de Mika, qui lui offrit rapidement un emploi comme son prêtre personnel (Quoi de mieux que d’avoir un Lévite comme son propre prêtre ?). C’était une offre que le jeune Lévite ne pouvait refuser. Mika était maintenant assurà, dans son esprit, que Dieu le bénirait:

« 13 Mika dit:
   ---Maintenant, je suis certain que l'Eternel me fera du bien, puisque j'ai pu avoir un lévite pour prêtre. » (Juges 17:13)

La tribu de Dan cherchait un endroit où s’installer, et ils envoyèrent cinq hommes pour explorer le pays. Dans leur voyage, ils arrivèrent à la maison de Mika, où ils passèrent la nuit. Quand ils entendirent le jeune prêtre parler, ils reconnurent son accent et surent qu’il n’était pas du pays. Il leur dit comment Mika l’employait comme son prêtre personnel. Apprenant qu’il était un prêtre, ils demandèrent qu’il cherche à obtenir une révélation divine concernant leur recherche d’habitation. Le jeune prêtre les assura du succès (Quel prêtre à louer ne le ferait pas ?), et ils continuèrent leur chemin.

Quand ces espions retournèrent chez eux, ils avaient de bonnes nouvelles à propos de Laïch, un endroit tranquille d’abondance qui était éloigné et sans défense. Les Danites allèrent alors vers Laïch, s’arrêtant chez Mika en chemin. En approchant la maison de Mika, les cinq espions informèrent les autres des idoles et de l’éphod, et du jeune prêtre. S’il allaient dévaliser Laïch, ils avaient autant voler aussi les idoles de Mika (L’éphod n’était-il pas l’instrument par lequel ils avaient appris leur destin ?). Ils discutèrent avec le jeune prêtre pendant qu’ils volaient les idoles. Quand le prêtre réalisa ce qu’ils faisaient, il les défia, mais fut rapidement réduit au silence. D’autre part, ils lui offrirent un meilleur travail, les servir avec les mêmes idoles comme leur prêtre. C’était une chance de promotion, et il accepta rapidement. Mika, qui avait été comme un père pour le jeune prêtre (17:10), protesta, mais il était surpassé en nombre et abandonna. Les Danites, accompagnés par le jeune prêtre, continuèrent vers Laïch, détruisant et s’installant dans la ville pour eux-mêmes. Là, ils vénérèrent la statue sculptée, alors même que le sanctuaire d’Israël pour vénérer était Silo (18:31).

L’histoire du Lévite est une fenêtre sur le caractère moral et religieux du pays Israël et de ses chefs spirituels. Ce prêtre ne fut pas engagé dans ses devoirs officiels, probablement parce que le pays avait cessé de vénérer Dieu selon la Loi. Au lieu de ça, « chaque homme faisait ce qui leur semblait bon ». Bien que sans travail, ce Lévite sembla se foutre quel « dieu » il servait, tant que la paye était bonne. Et si une meilleure offre se présentait, comme elle arriva, il oublierait alors ses engagements préalables et ferait ce que serait le mieux pour lui, d’après lui. Les chefs spirituels d’Israël étaient pourris à la source.

Un Regard à un Second Lévite (Juges 19-21)

Pour la troisième fois dans cet épilogue, nous lisons:

« 1 A cette époque où il n'y avait pas de roi en Israël, … » (Juges 19:1a, mon accentuation en gras)

L’histoire du second Lévite est alors racontée. Ce gars vivait temporairement dans la région montagneuse d’Ephraïm. Lui aussi semblait ne pas avoir de travail. Il n’est pas à l’ endroit légitime de vénération d’Israël – Silo (voir 18:31). Il avait acquis une femme de Bethlehem, mais elle le quitta et retourna chez son père à Bethléhem. Le Lévite la poursuivit, espérant la convaincre de revenir avec lui. Quand il arriva à la maison de son père, il fut bien accueilli, et sa mission réussit. Elle fut disposée à retourner avec lui. Ils seraient partis plus tôt, excepté pour l’hospitalité de son père. Jour après jour, il persuada son beau-fils de rester un peu plus longtemps, et son hospitalité valait bien la peine de rester.

Finalement le Lévite et sa femme purent quitter la maison du père de la femme et commencèrent leur voyage de retour. Ils ne partirent que tard dans la journée, et l’obscurité menaçait de tomber alors qu’ils étaient encore en route. Approchant Yébous (Jérusalem), le servant du Lévite voulait passer la nuit là. Puisque ce n’était pas une ville israélite à cette période là, le Lévite voulait continuer à voyager jusqu'à ce qu’ils soient sur le territoire israélite. Alors ils continuèrent jusqu'à ce qu’ils arrivent à Guibea, une ville sur le territoire de la tribu des Benjamins juste quelques kilomètres plus loin. Ils arrivèrent à la grand place de Guibea à la nuit tombée, où ils s’attendirent à être accueillis et invités dans une des maisons des Benjamins. Finalement, un homme âgé revenait des champs. Il n’était pas un Benjamin ; sa maison était dans la région montagneuse d’Ephraïm, mais il vivait temporairement à Guibea. Quand il vit le voyageur, il lui parla. Le Lévite expliqua qu’il avait beaucoup de provisions ; il avait seulement besoin d’un endroit pour passer la nuit. Le vieil homme l’invita chez lui pour la nuit, insistant qu’il lui fournirait la nourriture. Ils venaient juste de finir de manger quand les hommes de la ville vinrent frapper à la porte et insistèrent que le vieil homme mit le Lévite à la porte pour qu’ils l’attaquent sexuellement. C’était Sodome revécut (comparez Genèse 19:1-13).

Le vieil homme offrit sa fille vierge à la foule, avec la femme du Lévite. Les hommes de la ville refusèrent son offre, mais le Lévite saisit sa femme et la jeta dehors, où les hommes de la ville l’abusèrent toute la nuit. Au matin, le Lévite était prêt à reprendre la route. Quand il ouvrit la porte, il trouva sa femme étendue sur le sol, ses mains sur le seuil de la porte. Sans une note de compassion, le Lévite ordonna à sa femme de se lever pour qu’ils puissent partir. Il ne réalisa pas qu’elle était morte. Quand il le réalisa, il mit son corps sur son âne et l’emmena chez lui, où il découpa son corps en 12 morceaux, envoyant un morceau et un message à chaque tribu d’Israël. C’était évidemment un message choquant:

« 30 A tous ceux qui voyaient cela, les émissaires demandaient:
   ---A-t-on jamais vu un crime aussi horrible depuis que les Israélites sont sortis d'Egypte? Réfléchissez, consultez-vous, et prenez une décision! » (Juges 19:30)

Les hommes de la tribu de Benjamin refusèrent de traiter avec leurs frères entêtés de Guibea, et ainsi le reste des Israélites trouvèrent nécessaire de déclarer la guerre avec la tribu toute entière. Par les instructions du Seigneur, Juda conduisit la charge contre les 26 000 guerriers benjaminites. Les hommes de la tribu de Benjamins réussirent à tuer 22 000 Israélites le premier jour de la bataille. Les Israélites pleurèrent devant le Seigneur à cause de leurs pertes et demandèrent s’ils devraient continuer leur attaque. Le Seigneur les instruisit d’attaquer, mais les Gabaonites tuèrent 18 000 Israélites ce jour là. L’armée entière d’Israël alla à Béthel où ils jeûnèrent et pleurèrent devant le Seigneur. Ils offrirent des sacrifices au Seigneur et demandèrent à nouveau s’ils devaient continuer à attaquer. Le Seigneur leur dit d’attaquer à nouveau, mais cette fois Il leur assura de la victoire (20:28). Les Israélites se mirent en embuscade et feignirent la défaite,154 pour que les Benjaminites poussent leur attaque, laissant la sécurité de la ville. Alors les forces battant en retraite firent demi-tour et attaquèrent. La bataille fut très violente, mais quand le jour se termina plus de 25 100 guerriers Benjaminites étaient morts. L’armée benjaminite fut décimée. Seulement 600 soldats survécurent et s’enfuirent dans le désert. Alors les Israélites détruisirent complètement les villes benjaminites, tout comme ils avaient annihilé les Cananéens (20:48).

Les Israélites prêtèrent aussi serment ce jour de ne permettre à aucune de leurs filles de marier un homme benjaminite (21:1). Ce fut peu de temps après que l’ampleur de cette tragédie commença à les pénétrer et les Israélites regrettèrent le fait qu’une de leurs tribus avait presqu’été annihilée. Le lendemain les Israélites offrirent un sacrifice au Seigneur, puis cherchèrent à trouver une façon de sauver cette tribu de la disparition. Ils se renseignèrent à propos de qui n’avaient pas été à la guerre contre les Benjaminites, et ainsi qui n’avaient pas prêté serment de ne pas donner leurs filles en mariage aux Benjaminites. En bref, les Israélites se repentaient de leur zèle de traiter avec la méchanceté des Benjaminites.

Le peuple de Yabéch Galaad ne s’était pas rassemblé pour combattre leurs camarades israélites contre les Benjaminites (21:8-9). En conséquence, 12 000 guerriers israélites furent envoyés pour exterminer les hommes, femmes, et enfants de Yabéch Galaad pour ne pas participer au conflit avec les Benjaminites. Seules les femmes vierges furent épargnées, pour servir comme femmes pour les Benjaminites survivants. Quatre cent jeunes femmes furent épargnées, et elles furent emmenées à Silo. Des messagers furent envoyés aux 600 Benjaminites survivants pour les assurer qu’ils ne seraient pas blessés ou tués. Les 400 jeunes femmes leur furent données comme épouses. Ils conçurent aussi un plan pour organiser un festival à Silo, pour que les Benjaminites puissent être donnés l’opportunité de kidnapper quelques unes des jeunes femmes de Silo et les épouser (21:19-21). C’était en quelque sorte une bonne fin pour le récit d’une période tragique de l’histoire d’Israël. A la fin, les Israélites ne sont pas meilleurs que les Cananéens qu’ils devaient déposséder.

Conclusion

Nous n’aurons pas le temps de montrer toutes les ramifications pratiques et les applications de ce Livre incroyable. Cependant, je ferais quelques commentaires généraux et suggérerais quelques thèmes cruciaux pour réfléchir et étudier un peu plus.

Premièrement, nous devrions reconnaître la contribution unique du Livre des Juges au canon des Ecritures. Voilà un Livre qui décrit une période tragique de l’histoire d’Israël, une période de transition entre la possession du pays sous le commandement de Josué et l’institution de la monarchie de 1 Samuel 8 et suivant. La répétition de la phrase, 

« En ces temps-là, il n'y avait pas de roi en Israël… » (17:6 ; 18:1 ; 19:1 ; 21:25)

Cela implique que si Israël avait eu un roi, les choses auraient pu être différentes. Israël ne profita de la paix seulement pendant la vie de leur Juge ou libérateur. S’il y avait eu un roi, avec des fils pour lui succéder, il n’y aurait pas eu un manque de chef. Peut-être c’était la clef de la paix. Bien sur, nous allons apprendre le contraire, mais le Livre des Juges aide à préparer le lecteur à accueillir un roi. Sans un roi, Israël ne marcha pas très bien pendant les jours de Juges.

Deuxièmement, je trouve nécessaire d’accentuer le fait que le livre des Juges n’est pas l’endroit pour trouver des hommes et des femmes dont nous devrions suivre les exemples. En règle générale, les libérateurs d’Israël ne sont pas des gens que nous devrions chercher à imiter. Samson n’est ni un fils modèle, ni un chef modèle. Il n’est certainement pas un modèle pour « Comment Trouver une Femme Pieuse ». Nous ne sommes pas encouragés à suivre l’exemple de Gédéon et de constamment rechercher des signes. Bien que j’ai un grand respect pour Débora, je recommanderais que vous fassiez bien attention si vous cherchez à utiliser l’histoire de Débora et Baraq comme preuve pour que les femmes s’affirment comme des leaders à la place d’hommes. Il est clair dans ce Livre que le rôle de direction de Débora (que je ne nie pas, et dont j’admire et respecte le caractère) dans les Juges représente une réprimande aux hommes qui ont échoué à diriger. Je voudrais aussi signaler que Débora refusa de conduire l’armée, et à la fin, ce fut les hommes qui assumèrent le commandement.

Il y a plusieurs thèmes qui dominent le Livre des Juges. Permettez-moi d’en mentionner quelques-uns et de faire quelques suggestions pour plus de considérations.

UNITE. Je trouve dans le Livre des Juges que le plus longtemps les Israélites vivent parmi les Cananéens, le plus intimes leurs associations deviennent avec ces Cananéens. Les Israélites deviennent de plus en plus comme les Cananéens et de plus en plus unis avec eux. Ils commencèrent à se marier avec eux, et ils embrassèrent la vénération de leurs idoles. De certaines façons (comme dans la perversion des Gabaonites – chapitre 19), ils surpassèrent même les Cananéens en impureté. Cela me rappelle des mots de Paul aux Corinthiens en ce qui concerne les péchés trouvés dans l’église de Corinthe:

« 1 On entend dire partout qu'il y a de l'immoralité parmi vous, et une immoralité telle qu'il ne s'en rencontre même pas chez les païens: l'un de vous vit avec la deuxième femme de son père!    

  2 Et vous vous en vantez encore! Vous devriez au contraire en être vivement affligés et faire en sorte que l'auteur d'un tel acte soit exclu du milieu de vous. » (1 Corinthiens 5:1-2)

L’unité des forces Israélites, sous le commandement de Josué, se désintégra rapidement dans le Livre des Juges. Alors que les Israélites poursuivaient l’unité avec les Cananéens (par exemple, le traité d’Héber155 avec le roi Yabîn), leur unité des uns avec les autres fondit. Au début du Livre, Juda fit équipe avec Siméon, et ils furent victorieux (1:3). Quand nous arrivons à Débora et Baraq, le cantique de victoire (Juges 5), nous voyons certaines tribus honorées pour participer à la bataille et d’autres réprimandées pour ne pas les joindre (5:14-18,23). Quand Gédéon combattit les Madianites, les hommes d’Ephraïm se plaignirent qu’ils avaient été exclus (8:1). Les Israélites de Soukkoth (8:5-7) et Pénouél (8:8-9) refusèrent de donner de l’eau et de la nourriture aux hommes de Gédéon. Dans le chapitre 9, Abimélek tua ses frères, et dans le chapitre 12, les Israélites sous le commandement de Jephté durent combattre les hommes d’Ephraïm. Finalement, le pays tout entier fut ordonné de déclarer la guerre à la tribu de Benjamin.

LA PAROLE DE DIEU NEGLIGEE. C’est la période quand les hommes négligent et désobéissent la Parole de Dieu. « Faire ce qu’ils voulaient faire » est synonyme de ne pas tenir compte de la loi de Dieu:

« 1 ---Voici les ordonnances et les lois auxquelles vous obéirez et que vous appliquerez dans le pays que l'Eternel, le Dieu de vos ancêtres, vous donne en possession, aussi longtemps que vous y vivrez.

  2 Vous ferez totalement disparaître tous les lieux où les nations que vous allez chasser ont adoré leurs dieux, sur les sommets des hautes montagnes et des collines et sous tout arbre verdoyant.

  3 Vous démolirez leurs autels, vous briserez leurs stèles sacrées, vous brûlerez leurs pieux sacrés, vous mettrez en pièces les idoles de leurs dieux et vous effacerez leur souvenir de cette contrée.

  4 Vous agirez tout autrement à l'égard de l'Eternel votre Dieu.

  5 L'Eternel votre Dieu choisira un lieu au milieu des territoires de toutes vos tribus pour y établir sa présence et pour en faire sa demeure; c'est là seulement que vous irez l'invoquer.

  6 Là, vous apporterez vos holocaustes et vos sacrifices, vos dîmes et vos offrandes prélevées sur le fruit de votre travail, celles que vous ferez pour accomplir un vœu, vos dons spontanés et les premiers-nés de votre gros et de votre petit bétail.

  7 Là aussi, vous prendrez vos repas cultuels en présence de l'Eternel votre Dieu, et vous vous réjouirez, vous et vos familles, de tous les produits de votre travail par lesquels l'Eternel votre Dieu vous aura bénis.

  8 Vous n'agirez donc plus comme nous agissons ici aujourd'hui, où chacun fait ce qui lui semble bon. » (Deutéronome 12:1-8)

Les hommes de la ville de Gédéon étaient prêts à l’exécuter pour obéir Dieu, pendant qu’ils cherchaient à protéger et préserver la vénération de Baal.

L’esprit de cet âge était un esprit d’autonomie personnelle et une rébellion forte contre les lois de Dieu. Il est effrayant de réaliser combien notre culture d’aujourd’hui est semblable à cette période. Par exemple, c’est maintenant un « droit » chéri d’une femme d’être souveraine sur son corps. Cela s’applique à sa conduite sexuelle (comme pour les hommes – homosexuel ou hétérosexuel). Cela s’applique aussi aux meurtres de l’enfant pas encore né. La loi Roe contre Wade de la Cour Suprême était basée sur le principe de l’intimité de l’autonomie personnelle. « Il n’y a pas d’autorité (de loi) aujourd’hui, et chaque homme et femme fait ce qui est juste à leurs propres yeux, incluant le meurtre de leurs enfants innocents pas encore nés. »

VIOLENCE. Ce Livre est rempli de violence de toutes sortes. Je ne doute pas que certains parents seraient mal à l’aise avec leurs enfants lisant certaines parties de Livre des Juges. La violence peut-être la plus horrible du Livre est trouvée dans le chapitre 19, où le Lévite donne sa femme aux hommes de la ville de Guibea pour être violée, et puis il découpe son corps mort et l’envoie à ses compatriotes israélites. Cela ne semble-t-il pas être presque inconcevable ? Et pourtant cela arrive pratiquement quotidiennement dans notre pays, avec très peu de protestations. Ça s’appelle l’« avortement de naissance partielle ». Le corps d’un enfant vivant est démembré dans le ventre de sa mère et est extrait morceau par morceau. Je vous demande, mes amis, sommes-nous de meilleures personnes que les Israélites de l’ancien temps à leurs pires ? Je ne pense pas. Cela ne nous sert-il pas à nous avertir que le temps du jugement divin est proche ?

LEADERSHIP. Le thème de direction semble se répandre dans ce Livre. Il semble être une détérioration persistante des dirigeants d'Israël dans le livre des Juges, de dirigeants assez bons comme Otniel, Ehoud, Débora et Baraq aux hommes comme Jephté et Samson (sans parler des deux Lévites à la fin du Livre). Les mauvais dirigeants corrompent la nation (comme Gédéon le fait quand il provoque Israël à vénérer son éphod). Les bons dirigeants encouragent les hommes à faire ce qui est juste devant Dieu (par exemple, Josué).

Je crois qu’il est aussi légitime de déduire que Dieu donna à Israël le genre de dirigeants qu’ils méritaient. Samson était un homme dont l’attitude et la conduite étaient très parallèles à celles du pays d’Israël. Ils, comme Samson, étaient dominés par leur appétits charnels et non pas par leurs désirs de faire confiance et d’obéir Dieu.

Il se peut que nous n’aimons pas l’admettre, mais je crois que le Livre des Juges nous informe (comme nous le trouvons ailleurs) que Dieu n’utilise pas seulement des « bons dirigeants » pour réaliser Ses buts. Dieu utilise un Pharaon au cœur dur (Romains 9:17) tout comme Il utilisa Moïse. Dieu n’est pas restreint à utiliser seulement des gens pieux. C’est certainement notre avantage de vivre pieusement, mais Dieu peut aussi utiliser des gens impies pour accomplir Ses buts. Croyez-le ou pas, Dieu utilisa Jephté, Samson, et d’autres caractères indésirables pour réaliser Ses fins.

LE ROLE DES FEMMES DANS LE LIVRE DES JUGES. Un de mes amis, Hampton Keathley IV, a écrit un excellent article sur le sujet du « Rôle des Femmes dans le Livre des Juges. »156 Je le recommanderais vivement au lecteur. Les Cananéens étaient certainement une culture corrompue, et elle se manifestait dans leurs attitudes et leurs actions envers les femmes. Mais quand nous arrivons au Livre des Juges, nous trouvons qu’une nation décadente comme Israël était aussi mauvaise ou pire. Un père fait un vœu qui exige qu’il sacrifie sa fille (Jephté). Un Benjaminite jette sa femme « aux loups » de Guibea, pour se sauver sa peau, et d’un ton bourru lui ordonne de se lever du sol. Quand il découvre qu’elle est morte, il l’a découpe en morceaux. Les femmes semblent avoir plus de pouvoirs dans le Livre des Juges. Débora et Yaël sont justement honorées. Une femme lance une meule de moulin sur la tête d’Abimélek, le tuant (9:53). Et une femme séduit Samson et l’amadoue pour qu’il lui dise ses plus grands secrets. Mais alors que les femmes semblent avoir plus de pouvoirs, elles manquent certainement d’honneur (excepté pour quelques cas). Cette période n’était pas une dans lesquelles les femmes étaient chéries et honorées. Elles étaient utilisées et abusées. Une société pourrait bien être jugée par son traitement des femmes, et si elle l’est, la période des Juges et la nôtre seront trouvées ne pas être à la hauteur.

Que Dieu nous permette d’apprendre ces leçons du Livre des Juges que les Israélites d’autres fois n’avaient pas apprises.


148 This is the edited manuscript of a message delivered by Robert L. Deffinbaugh, teacher and elder at Community Bible Chapel, on February 25, 2001.

149 Unless otherwise indicated, all Scripture quotations are from the NET Bible. The NEW ENGLISH TRANSLATION, also known as THE NET BIBLE, is a completely new translation of the Bible, not a revision or an update of a previous English version. It was completed by more than twenty biblical scholars who worked directly from the best currently available Hebrew, Aramaic, and Greek texts. The translation project originally started as an attempt to provide an electronic version of a modern translation for electronic distribution over the Internet and on CD (compact disk). Anyone anywhere in the world with an Internet connection will be able to use and print out the NET Bible without cost for personal study. In addition, anyone who wants to share the Bible with others can print unlimited copies and give them away free to others. It is available on the Internet at: www.netbible.org.

150 Sorry for the pun. I couldn’t resist.

151 I confess this is speculative, but it would help to explain how the next events took place.

152 Albert H. Baylis, From Creation to the Cross: Understanding the First Half of the Bible (Grand Rapids: Zondervan Publishing House, 1996), p. 175. I must also say to the reader that I was not familiar with this book or its author until after I had entitled this series, “From Creation to the Cross.” I apologize for any confusion I have created by using the same title.

153 I think Samson did deliver Israel.

154 Much as they did at Ai; see Joshua 8.

155 Strictly speaking, Heber may not be a Jew, biologically, but his ancestor was the father-in-law of Moses, who did join himself to Israel (Judges 1:16)

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