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Indwelling Sin’s Power through Deceit

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Introduction

L’apôtre Paul dit dans Romains 7:21, --- le texte principal dont Owen fait tout particulièrement usage pour expliquer le pouvoir du péché inhérent aux croyants, --- qu’il a trouvé qu’une « autre loi » à l’œuvre parmi ses membres, déclarant la guerre à la loi de son esprit et le rendant esclave à la loi du péché. On ne peut trouver une meilleure description du pouvoir du péché qui continue à résider dans l’âme régénérée. Owen fait justement référence au péché comme à un « principe en vigueur qui semble avoir force de loi… et qui progresse constamment vers le mal. » 64

Le but du puritain à travers ce commentaire était de démontrer le pouvoir du péché inhérent aux croyants. Owen a montré que le péché tirait beaucoup de forces du fait qu’il réside dans le cœur (qui est trompeur et en fin de compte incompréhensible) et qu’il est complètement hostile à l’âme, de façon générale envers tout ce que Dieu représente. De plus, le péché exprime sa propre inimitié de deux manières qui sont liées, et cependant bien distinctes : (1) l’hostilité et la haine vis-à-vis de Dieu, et (2) l’opposition à Dieu.

L’opposition du péché à Dieu est, lui-même, exprimée en deux façons. Premièrement, le péché travaille par la force pour détrôner la grâce et deuxièmement, par la tromperie. En terme de force, le péché envie, lutte et fait la guerre, emprisonne l’âme, et conduit à la folie. Nous avons examiné ces idées dans les chapitres six et sept.

Maintenant nous sommes prêts à aborder la seconde manière dont le péché œuvre dans son opposition, autrement dit avec la tromperie. Ce sujet spécifique occupera Owen pendant les cinq prochains chapitres. Dans ce chapitre, lui, il commencera sa discussion sur le thème de la manière dont le péché séduit l’âme et la détourne de ses deux devoirs originels. L’effet de la tromperie du péché sur l’esprit sera adressé dans plus de détails dans les chapitres neuf et dix. On débattra aussi de l’impact de la séduction du péché sur l’âme dans le chapitre onze, et dans le 12ème chapitre de son emprise sur la volonté. Les cinq derniers chapitres s’occuperont de la manière dont l’on peut entraver le péché (treizième chapitre) et tenteront ultérieurement de mettre en évidence le pouvoir du péché inhérent à l’être humain (chapitres quatorze à dix-sept).

Une Discussion Détaillée autour du Thème du Huitième Chapitre

Le Fait de La Manipulation du Péché: Quelques Textes Bibliques

Owen dit :

La seconde partie de l’évidence du pouvoir du péché, étant donné sa manière d’opérer, découle de sa séduction. Dans sa manière d’opérer, il mêle la déception au pouvoir. Le pouvoir de cette duperie doit être énorme, pour qu’il puisse être soigneusement surveillé. L’importance de cette surveillance est similaire à celle qu’on porte à la valeur de nos âmes, où le pouvoir et la duperie sont combinés, spécialement à la fois avantagés et aidés par tous les moyens discutés auparavant. 65

Il existe de nombreux textes dans les Ecritures qui révèlent la relation entre le péché et la duperie. Owen cite les références suivantes :

Hébreux 3:13 Mais encouragez-vous les uns les autres, jour après jour, aussi longtemps qu'on peut dire aujourd'hui, afin qu'aucun d'entre vous ne se laisse tromper par le péché et ne s'endurcisse.

Jérémie 17:9 Le cœur est tortueux plus que toute autre chose, et il est incurable, qui pourrait le connaître?

Jérémie 4:22 « Ah! Mon peuple est stupide! Il ne me connaît pas, ce sont des enfants insensés qui ne comprennent rien. Ils n'ont d'intelligence que pour faire du mal, mais ils ne savent pas faire ce qui est bien. »

Job 11:12 Celui qui a la tête vide pourra devenir sage quand un ânon sauvage naîtra domestiqué.

Ephésiens 4:22 Cela consiste à vous débarrasser de votre ancienne manière de vivre, celle de l'homme que vous étiez autrefois, et que les désirs trompeurs mènent à la ruine

On dit aussi que la venue de « l’homme du péché » dans 2 Thessaloniciens 2, est accompagnée de tromperie et de mépris vis-à-vis de la vérité.

2 Thessaloniciens 2:9 L'apparition de cet homme se fera grâce à la puissance de Satan, avec toutes sortes d'actes extraordinaires, de miracles et de prodiges trompeurs. 2:10 Il usera de toutes les formes du mal pour tromper ceux qui se perdent, parce qu'ils sont restés fermés à l'amour de la vérité qui les aurait sauvés.

Effectivement, l’intégralité de la vie des hommes qui sont sous l’emprise de la loi du péché consiste à tromper et être trompés.

Tite 3:3 Car il fut un temps où nous-mêmes, nous vivions en insensés, dans la révolte contre Dieu, égarés, esclaves de toutes sortes de passions et de plaisirs. Nos jours s'écoulaient dans la méchanceté et dans l'envie, nous étions haïssables et nous nous haïssions les uns les autres.

2 Timothée 3:13 Mais les hommes méchants et les charlatans s'enfonceront de plus en plus dans le mal, trompant les autres, et trompés eux-mêmes.

La Manipulation du Péché : La Source de Sa Force

Owen raconte que l’on peut comprendre le pouvoir du péché du fait que les Ecritures disent que « la plupart du temps la tromperie est le début et la source de tout péché, de telle sorte qu’aucun péché ne serait suivi sans qu’il n’y ait d’abord eu de tromperie. » 6666

Dans les Ecritures Considérant le Péché, la Prééminence est à la Tromperie

L’apôtre Paul dans 1 Timothée 2:14 dit qu’Adam ne fut pas le premier pécheur, mais qu’en fait, ce fut Eve. La raison, naturellement, est qu’Eve avait d’abord été trompée puis ensuite avait mangé. Cela apparaît aussi clairement dans ses propres paroles dans la Genèse 3:13 : « ---C'est le Serpent qui m'a trompée, répondit la femme, et j'en ai mangé. » Eve a commis le premier péché par la tromperie car son âme était en sécurité jusqu’à ce qu’elle se fourvoie, et la même chose arrive aujourd’hui. En prenant l’exemple d’Eve, Paul mit en garde les Corinthiens contre l’activité frauduleuse de Satan dans 2 Corinthiens 11:3 :

Mais j’ai peur que de la même manière que le serpent a trompé Eve avec sa perfidie, vos âmes puissent aussi se détourner d’une dévotion sincère et pure envers le Christ.

Owen n’est pas en train de blâmer ici un sexe plutôt que l’autre. Il cherche cependant à démontrer que la tromperie précède l’exécution du péché. Le démon est maître dans le fait d’insinuer le péché dans le but d’amener l’homme vers le péché, la culpabilité et la mort. Owen dit :

Par conséquent, toutes les grandes manœuvres que le démon mène à travers le monde pour inciter les hommes à s’opposer à notre Seigneur Jésus et à Son Règne, sont faites au moyen de la tromperie : Apoc. Xii. 9, « Le Démon qui trompe le monde entier. » Il serait absolument impossible que les hommes en viennent à se persuader de rester à son service, exécutant ses plans pour leur ruine éternelle et parfois matérielle, si ceux-ci n’avaient pas été trompés outre mesure. 6767

La Manipulation du Péché Exige de la Prudence de Notre part

Quand le péché n’échoue pas dans sa tentative pour nous manipuler, il ne manque pas de produire ses fruits. Par conséquent le Chrétien est averti de nombreuses fois, à travers toutes les Ecritures, qu’il doit être prudent pour éviter d’être trompé (Eph. 5:6 ; 1 Cor. 6: 9 ; Gal 6:7 ; Luc 21:8).

Le But Premier du Péché : Tromper l’Esprit

L’efficacité du péché par la tromperie peut être comprise par le talent de l’âme qui en est affectée, c’est-à-dire l’esprit. Quand le péché tente d’entrer dans l’âme par une autre porte, comme par exemple les émotions, l’esprit peut le refuser en exerçant son propre droit et sa souveraineté. Mais quand c’est l’esprit qui est dupé, le pouvoir du péché doit être grand parce que les émotions et la volonté poursuivent simplement ses directives. Il est vrai que le péché embrouille les émotions et que cela est gênant, mais quand il trompe l’esprit, c’est dangereux, dit Owen. Le rôle de l’esprit est de « guider, diriger, faire des choix et servir de chef ; et si la lumière est obscurité en nous, oh combien cette obscurité est grande ! » Quand l’esprit est totalement trompé par le péché, l’impact sur la personne est dévastateur.

La Nature Générale de la Tromperie et de la Première Tentation

Owen poursuit sa réflexion sur la manipulation du péché en considérant la nature de la tromperie.

[La tromperie] consiste à présenter à l’âme ou à l’esprit, les choses d’une manière différente de ce qu’elles sont ou de leurs natures, causes et effets. Telle est la nature générale de la tromperie et elle excelle sous de nombreuses formes. Cela dissimule, ce qui devrait être remarqué et pris en compte ; cache des circonstances et des conséquences ; fait passer pour réel ce qui n’existe pas, ou présente les choses comme elles ne sont pas… c’est la représentation d’un sujet sous une forme déguisée, cachée, qui est intolérable, qui propose des choses qui, en réalité, n’ont rien à voir avec cela, de manière à ce que l’esprit les voit avec un jugement faussé. 6868

Ces différents aspects de la tromperie peuvent être visibles, d’après Owen, dans la première tentation. Comment Satan a-t-il procédé pour tenter nos ancêtres ? Il l’a fait en leur présentant les choses comme ce qu’elles n’étaient pas en réalité. Eve a vu le fruit et a réalisé qu’il était désirable. Satan profita de cela et insinua que Dieu était en train d’empêcher le couple d’être heureux (donc que Dieu était un tyran capricieux) puisqu’il exigeait d’eux qu’ils ne mangent pas de cet arbre. Naturellement, Satan cacha aussi à Adam et Eve le fait de la ruine spirituelle finale et éternelle.

La Manipulation du Péché Avance par Etapes

En résumé, nous avons vu précédemment que, dans le portrait biblique du péché, on donne une place prépondérante à la tromperie. Celle-ci attaque la capacité principale qui sert de guide à l’âme, c’est-à-dire l’esprit, présentant les choses d’une manière différente de ce qu’elles sont ; l’esprit, tombé dans l’erreur, deviendra un esclave du péché. Mais, Owen se demande comment en arrive-t-on là ? De quelle manière ? En bref, en procédant par étapes, c’est-à-dire petit à petit.

La manipulation du péché avance toujours petit à petit en profitant de chaque progrès acquis. D’abord elle prend garde de se s’occuper de toute résistance à un certain péché, ensuite, elle fait envisager à la personne la bonne chose qui pourrait en résulter, continuant ainsi à cacher toute pensée relative aux conséquences de l’acte proposé. Elle cache et dissimule les résultats, opère par degrés et continue à se tenir, inflexible, sur chaque morceau de terrain déjà gagné. Cette progression est notable dans Jacques 1:14-15.

Les Grandes Lignes de la Progression de la Manipulation du péché : Jacques 1:14-15

Certains des chapitres qui suivent sont surtout construits à partir de pensées tirées de Jacques 1:13-15. Nous les citerons tout de même, et aussi bien dans leur version originale que dans celle de la Bible du Semeur :

MhdeiV” peirazovmeno” legevtw o{ti ajpo qeou' peiravzomai: oJ gaVr qeoV” ajpeivrasto” ejstin kakw'n, peiravzei deV aujtoV” oujdevna. 14e{kasto” deV peiravzetai uJpoV th’” ijdiva” ejpiqumiva” ejxelkovmeno” kaiV deleazovmeno”: 15ei a hJ ejpiqumiva sullabou'sa tivktei aJmartivan, hJ deV aJmartiva ajpotelesqei'sa ajpokuvei qavnaton.

1:13 Que personne, devant la tentation, ne dise: «C'est Dieu qui me tente.» Car Dieu ne peut pas être tenté par le mal et il ne tente lui-même personne. 1:14 Lorsque nous sommes tentés, ce sont les mauvais désirs que nous portons en nous qui nous attirent et nous séduisent, 1:15 puis le mauvais désir conçoit et donne naissance au péché. Et le péché, une fois parvenu à son plein développement, engendre la mort.

Deux Observations Générales de Jacques 1:14-15

Owen veut faire deux observations générales concernant le péché dans ce passage : (1) le péché inhérent à l’homme se bat pour la mort éternelle du pécheur : « quand le péché est accompli, il produit la mort. » Pour un croyant le fait d’être trompé sur ce point est quelque chose de sérieux, et pourtant réaliser ceci et comprendre ce fait est un très bon moyen pour vaincre le péché ; (2) la manière dont le péché cherche généralement à réaliser ses désirs personnels est la tentation : « chacun est tenté quand il est charmé et séduit par ses propres désirs. » Owen dit que « la vie de la tentation réside dans la tromperie ; donc, en ce qui concerne le péché, être efficacement tentés et être séduits ou trompés revient au même. 6969

Cinq Observations Spécifiques de Jacques 1:14-15

Owen argumente, à partir de Jacques 1:13-15, qu’il existe cinq façons spécifiques dans lesquelles le péché continue son œuvre de tentation ou de tromperie en procédant ainsi : (1) en détournant l’esprit de ses principaux devoirs ; (2) en l’embobinant par la séduction ; (3) en lui faisant concevoir le péché ; (4) en produisant la réalisation palpable du péché et (5) en mettant fin ou complétant le péché par la mort. Regardons de plus près la première phase présentée ci-dessus.

Les Deux Devoirs de l’Esprit

Selon Owen, l’esprit a deux devoirs relatifs à son rôle de guide et directeur de la conscience. D’abord l’esprit doit maintenir l’âme toute entière dans une attitude d’obéissance. Deuxièmement, l’esprit doit assurer que tous nos devoirs spécifiques à Dieu soient exécutés selon les désirs de Dieu, c’est-à-dire que tous les actes d’obéissance soient exécutés au moment, de façon et à la période adéquate. Le reste de ce chapitre se basera sur une considération de ce premier devoir.

Devoir global : faire en sorte que l’Ame Toute Entière soit Préparée à Obéir

Le premier devoir de l’esprit est un peu global si nous le comparons au second, un devoir plus spécifique. En bref, le premier devoir est de conserver l’âme toute entière dans un état ou une attitude d’obéir sur le champ et de façon méticuleuse au Seigneur. Pour ce faire être, l’esprit doit très vigilant aux manipulations du péché.

A présent, selon Owen, ce devoir global de l’esprit revêt deux aspects. Ils sont : (1) s’examiner soi-même, le péché et sa bassesse honnêtement, et (2) méditer longuement sur les Paroles de Dieu, sur Sa Grâce et Sa Bonté. Le péché inhérent à l’homme travaille dur à détourner l’esprit de ces deux éléments du devoir primaire.

Premièrement, le péché cherche à détourner l’esprit d’une considération continuelle et correcte de sa bassesse et du danger qui l’accompagne. Owen dit :

… une considération nécessaire, nécessaire et assidue du péché, de sa nature, de toutes ses circonstances aggravantes, de ses conclusions et ses tendances, spécialement ce qui est mis en évidence dans le sang et dans la croix du Christ, devrait toujours être présent dans notre esprit… Chaque péché répudie Dieu notre Seigneur. Oh combien il est inique et amer que le cœur ne sache pas, s’il n’examine pas : inique en soi-même et amer dans ses effets, fruits et résultats ; on ne sera plus jamais protégé contre le péché. 7070

Cette considération nécessaire et constante de la bassesse du péché peut être acquise seulement par ceux qui vivent avec humilité dans le respect du Seigneur (Esaïe 57:15). Il s’agit naturellement de ce que l’Ecriture stipule comme précepte et exemple. Pierre dit que nous devrons vivre nos vies ici, tels des étrangers, enclins à une peur vertueuse --- peur de pécher contre Dieu et crainte de subir des pertes de la part du Juge Impartial (1 Pierre 1:17-19). Joseph est l’exemple classique de quelqu’un qui, quand il est incité à commettre l’adultère, se demande comment il pourrait faire pareille chose contre Dieu (Gen. 39:9 ; cf. Job 28 :28).

Maintenant, le péché tente de détourner l’esprit de sa mission de protecteur de l’âme dans cette condition humble. Il cherche à empêcher l’esprit d’examiner le péché, ses développements, ses progrès et conséquences, en donnant des excuses mensongères à n’en plus finir. Ceci de deux manières : (1) au moyen d’un « abus monstrueux de la grâce de l’Evangile », et (2) en accord avec l’état et la condition des hommes du monde. Arrêtons-nous un moment sur ces deux idées.

Premièrement, le péché abuse de la grâce offerte dans l’Evangile. L’Evangile est le remède tous les péchés, et nous révèle la volonté de Dieu envers les pécheurs. Cependant, certaines personnes, à cause de la manipulation du péché, comprennent mal l’efficacité naturelle de la grâce et déforment la bienveillance de Dieu en s’en servant comme d’une autorisation. Mais ceci ne constitue certainement pas l’Evangile de la grâce de Dieu. Au contraire, écoutez ce que dit Paul à propos de ce que la grâce produit et la conclusion qu’il en tire :

Titus 2:11 En effet, la grâce de Dieu s'est révélée comme une source de salut pour tous les hommes. 2:12 Elle nous éduque et nous amène à nous détourner de tout mépris de Dieu et à rejeter les passions des gens de ce monde. Ainsi nous pourrons mener, dans le temps présent, une vie équilibrée, juste et pleine de respect pour Dieu, 2:13 en attendant que se réalise notre bienheureuse espérance: la révélation de la gloire de Jésus-Christ, notre grand Dieu et Sauveur. 2:14 Il s'est livré lui-même en rançon pour nous, afin de nous délivrer de l'injustice sous toutes ses formes et de faire de nous, en nous purifiant ainsi, un peuple qui lui appartienne et qui mette toute son ardeur à accomplir des œuvres bonnes.

Philippiens 1:27 Quoi qu'il en soit, menez une vie digne de l'Evangile du Christ, en vrais citoyens de son *royaume. Ainsi, que je vienne vous voir ou que je reste loin de vous, je pourrai apprendre que vous tenez bon, unis par un même esprit, luttant ensemble d'un même cœur pour la foi fondée sur la Bonne Nouvelle,

Ephésiens 4:20 Mais vous, ce n'est pas ainsi que vous avez appris ce que signifie pour vous le Christ, 4:21 puisque vous avez compris ce qu'il est et qu'on vous a enseigné, à vous qui êtes chrétiens, ce qui est conforme à la vérité qui est en Jésus. 4:22 Cela consiste à vous débarrasser de votre ancienne manière de vivre, celle de l'homme que vous étiez autrefois, et que les désirs trompeurs mènent à la ruine, 4:23 à être renouvelés par le changement de ce qui oriente votre pensée, 4:24 et à vous revêtir de l'homme nouveau, créé conformément à la pensée de Dieu, pour mener la vie juste et sainte que produit la vérité.

Il est clair de ces passages que la Grâce de Dieu, exprimée dans et au moyen de l’Evangile, conduit à la Sainteté et non à la permission. Ceux qui affirment connaître l’Evangile et qui continuent malgré tout à suivre leurs désirs charnels, n’ont pas encore compris le message de l’Evangile. Ces personnes utilisent souvent la doctrine du pardon intégral et gratuit comme opportunité propice au péché. Il s’agit naturellement de la tromperie que Paul dénonce dans Romains 6:10 : « Persisterons-nous dans le péché pour que la grâce abonde? ». Paul dénonce justement une telle opinion : « Loin de là! » Néanmoins, Judas dit qu’il en est certains qui pervertissent la Grâce de Dieu en une doctrine indécente (Judas 4). D’autre part, quand la méditation sur la Grâce de Dieu rend le cœur humble devant Lui, prudent et haineux envers le péché, il s’agit d’une preuve réelle comme quoi la vraie lumière de l’Evangile et sa sagesse ont pénétré l’âme.

Pour être plus précis, le péché abuse de la Grâce de l’Evangile de nombreuses manières. Il nous pousse à traiter avec légèreté le réconfort offert par l’Evangile. L’âme peut se lasser, besogneuse comme elle est, à aller de nombreuses fois par jour vers le trône de la Grâce pour demander pardon, la miséricorde et le soutien. Il pourrait en résulter qu’elle puisse commencer à traiter de tels devoirs de façon superficielle et comme s’il s’agissait d’une simple formalité. Nous devons être prudents à cet égard. Le péché pousse aussi l’âme, sur la base de la miséricorde de l’Evangile, à s’aventurer au-delà des limites que Dieu a établi pour nous, plus précisément, des limites qui ont un rapport avec la sensualité. Enfin, le péché cherche aussi à inciter l’esprit à ne pas lutter correctement contre la tentation. Souvent il le fait en mettant en évidence à nos yeux le pardon de Dieu, tout en continuant à nous encourager à pécher. Il arrive même à pervertir la connaissance que nous avons du fait que Dieu ne nous abandonnera jamais ; ceci aussi devient une excuse pour céder à la tentation. Aujourd’hui, la doctrine du pardon total et gratuit est attestée, mais ne pousse pas, si elle est correctement comprise, à l’anarchie.

Voyons maintenant la seconde manière dont le péché cherche à nous empêcher de considérer sa bassesse de façon appropriée. Ceci a un rapport avec le changement de condition des hommes quand ils vieillissent. Au cours de la jeunesse des hommes (par « hommes » Owen veut dire tout le monde) les émotions opèrent plus intensément et avec une force supérieure que quand ils prennent de l’âge. Mais de la même manière que les passions ressenties dans les choses physiques commencent à diminuer, cela arrive aussi pour les choses spirituelles. Pourtant, en même temps que la diminution de ces émotions, arrive aussi la diminution de la sensation de la présence du péché et de la faute qu’il représente. L’esprit est dévié de cette manière de l’observation nécessaire de la bassesse et de l’infamie du péché au moyen de la décroissance des passions. Owen dit :

Personne n’est pécheur chez celui qui a balayé ses propres convictions autour du péché. Quelle en est la raison ? Le sens du péché, dans leurs convictions, était basé sur leurs propres passions. En se délabrant, Celles-ci n’ont pas pris garde de les avoir encrées profondément et avec grâce dans leurs esprits. C’est de cela que la tromperie du péché les démunit, et ainsi ruine leurs âmes. A un certain degré, il en est de même pour les croyants. Si, quand l’identification des passions diminue et qu’elles deviennent pesantes et léthargiques, on n’a pas recours à la sagesse profonde et à la grâce pour réparer la signification correcte du péché dans l’esprit et dans le jugement, ce qui est susceptible de provoquer, d’exciter, d’animer et d’attiser de façon quotidienne les émotions. 7171

Deuxièmement, le péché cherche à dévier l’esprit de son devoir saint de méditer sur Dieu et sur Sa Grâce qui est « la source d’obédience évangélique ». Le péché fait ceci en remplissant l’esprit de choses et de considérations matérialistes. Cependant, l’apôtre conseilla vivement aux Chrétiens de diriger leurs esprits sur les choses célestes, et non sur les choses terrestres (Col. 3:2). Nous ne pouvons aimer aussi bien le monde que le Seigneur. Nous devons choisir. Jean nous dit de n’aimer ni le monde ni les choses du monde (1 Jean. 2:15).

Ainsi l’esprit doit à choisir qui sera le maître. Mais le péché cherche à obscurcir ce choix et détourne l’esprit de l’attention juste que l’on doive à Dieu et à sa grâce. Le fait est que le péché utilise souvent ce qui est bon et juste pour atteindre ce but. Par exemple, les personnes qui ont évité de répondre au message de Jésus parce qu’elles devaient aller labourer leurs champs et s’occuper de leurs bœufs, sont les figures types de ceux qui, tout en étant bons et responsables dans ce monde, permettent à ces tâches d’usurper la place de Dieu dans la vie. Comme dit Paul, celles-ci se sont privées de la compréhension du fait que le monde n’est pas fait pour durer alors qu’elles en faisaient usage comme s’il devait exister éternellement.

Remède spécifique : S’assurer que Ces Devoirs Particuliers Sont Exécutés comme Dieu le Souhaite

Nous allons traiter les devoirs distinctifs de l’esprit dans les chapitres suivants. Ce titre est présent ici afin que le lecteur puisse facilement suivre et si possible se rappeler par la suite des grandes lignes de la thèse d’Owen.

Résumé du Chapitre Huit

La thèse initiale l’Owen à travers ce commentaire était de démontrer le pouvoir du péché inhérent aux croyants. Owen a montré que le péché tirait beaucoup de forces du fait qu’il réside dans le cœur (qui est trompeur et en fin de compte incompréhensible) et qu’il est complètement hostile à l’âme, de façon générale envers tout ce que Dieu représente. De plus, le péché exprime sa propre inimitié de deux manières qui sont liées, et cependant bien distinctes : (1) l’hostilité et la haine vis-à-vis de Dieu, et (2) l’opposition à Dieu. Il ajoute d’autre part que le péché s’oppose à Dieu de deux manières : (1) par la force et (2) par la tromperie. Nous avons vu que la force est à l’origine des convoitises du péché, du fait qu’il lutte et contrarie, ainsi que ses tentatives pour emprisonner l’âme et la folie inséparablement. Dans ce chapitre, nous avons commencé à parler du pouvoir que le péché inhérent à l’homme reçoit grâce à sa tromperie.

Que le péché poursuive son œuvre la plupart du temps au moyen de la tromperie est indubitable. De nombreux textes bibliques ceci rendent cela très clairs. Et cette tromperie commence dans l’esprit et procède par étapes, en recherchant toujours la mort du pécheur et en progressant à travers les tentations. Jacques 1:14-15 met le doigt sur cette réalité.

Donc le péché cherche à détourner le rôle de guide de l’âme, c’est-à-dire de l’esprit, allant à l’opposé de ses deux devoirs cardinaux : (1) conserver son âme toute entière dans une attitude d’obéissance, et (2) s’assurer que tous nos devoirs spécifiques ou méticuleux envers Dieu soient exécutés en accord avec ce que Dieu souhaite, c’est-à-dire que tous les actes d’obéissance soient accomplis au moment, et de façon et à la période adéquate.

Maintenant, selon Owen, il y a deux aspects dans le premier devoir de l’esprit de conserver l’âme dans une attitude d’obéissance. Ceux-ci sont : (1) considérer sa propre personne, le péché, et sa bassesse de façon adéquate, et (2) méditer constamment sur Dieu, sa Grâce et sa bonté. L’objectif d’Owen dans ce chapitre était de traiter seulement ces deux aspects du premier devoir de l’esprit. Il traitera les autres aspects de ce premier devoir, et même le second devoir, dans les chapitres suivants.

En ce qui concerne nous considérer nous-mêmes, le péché et sa bassesse, le péché inhérent à l’homme cherche à pousser l’esprit à abuser la grâce (quand nous traitons nos devoirs avec légèreté ou quand nous utilisons la miséricorde comme opportunité pour pécher) et détourner l’attention de la l’observation convenable de la bassesse du péché quand nous devenons plus vieux et que nos émotions diminuent. Le péché inhérent à l’homme détourne l’esprit de la méditation sur Dieu et Sa Grâce en la remplaçant par des préoccupations terrestres, préoccupations qui tendent à faire taire Dieu et sa volonté dans nos vies. De ce bref chapitre, il est clair que les Chrétiens doivent observer scrupuleusement (mais non pas avec une attitude impatiente) les manières dont le péché cherche à tromper l’esprit.


64 VI:158-59.

65 VI:211.

66 VI:212.

67 67 VI:213.

68 VI:213-14.

69 VI:215.

70 VI:217.

71 VI:222.

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